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chroniques - Page 2

  • Chroniques d'un jeune parent : 1 + 1 +1 + ... = ?

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    chroniques, humour, jeune parent, couple, enfant, accouchementIl y a des sauts quantitatifs et qualitatifs dans la vie qui font basculer le destin, dilate ou compresse l’espace-temps, bref change profondément un homme ou une femme. Premier émoi, première fête, première cuite, premier chagrin, premier boulot, etc, je vous laisse compléter la liste par vous-même pour donner une touche personnalisée à cette chronique, humanisant par ce procédé ces quelques minutes de lecture dans une journée qui a été rude, à n’en pas douter...

    L’arrivée d’un enfant et, à fortiori, du ou des suivants constituent le genre d’expérience qui transforme de fond en comble un quotidien, une vie. Car les lois mathématiques s’effacent quand les enfants pointent le bout de leur nez : 1 + 1 n’égale décidément pas deux, pas plus que 2 + 1 = 3. Au passage remarquons que la vie de couple fonctionne également sur un schéma où la somme des deux conduit souvent à des créations originales, que la simple arithmétique n’aurait pu prévoir, se rapprochant plus d’une théorie du chaos pas toujours de tout repos.

    Reprenons le fil de l’histoire quelques jours avant la naissance… quelques mois après la conception, voilà, au huitième mois, un peu avant la fin de la grossesse... La valise est prête à l’entrée pour rejoindre à toute vitesse la maternité…

    La future mère n’en peut plus des kilos qu’elle porte mais savoure ces derniers instants où la relation avec l’enfant semble encore exclusive. A ce stade, elle ne se sent pas encore comme une hypothétique usine à lait vampirisée jour et nuit par un téteur insatiable. Le futur père, pour sa part, est impatient de rencontrer enfin sa progéniture autrement que par les signes extérieurs manifestés par l’entremise de la maman (nausées, vomissements, ronflements…) mais il ne peut s’empêcher de penser à la responsabilité qu’il va endosser. Il le pressent le pauvre homme que la paternité va changer sa vie. Il a vu ce qui s’est déroulé avec sa mise en couple réglée : on voit moins les potes qu’avant, on a des comptes à rendre…

      Et puis le jour tant attendu, les contractions, l’attente, la douleur, la péridurale pour la maman, l’excitation, les litres de café et/ou les dizaines de cigarettes pour le papa et l’enfant qui arrive, la joie, les larmes, les projecteurs sur la dernière merveille du monde. Tout va bien, la maternité est pareille à un cocoon protecteur, tout est si facile, le père rentre dormir à la maison, la mère peut laisser l’enfant en nurserie pour la nuit…les visites se multiplient, éreintantes mais démontrant que l’on est entouré…

    Mais progrès de la médecine et de la tarification à l’activité aidant, il est demandé à la petite famille de reprendre valise et nouveau-né au bout de 2-3 jours pour un retour au domicile. Et l’on découvre vite que contrairement à l’adage, small n’est pas toujours beautiful et plus c’est petit, plus ça prend de la place, autrement appelé la théorie du lit parapluie…

    à suivre...

  • Chroniques d’un jeune parent, la vie professionnelle, part two

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    Chroniques, humour, jeune parent, vie professionnelle, préparation du matin, crise de nerf, teinturierSur les chemins de la vie professionnelle, avoir des enfants allonge singulièrement les temps de parcours, au sens propre, comme au sens figuré, comme cela a pu être développé dans des chroniques précédentes.

    Pour le sujet qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, il faut partir d’un constat implacable : le petit d’Homme n’est guère autonome et nécessite donc une attention particulière, que ce soit dans l’élaboration de son petit-déjeuner, la prise de ce dernier, la session habillage et tutti-quanti jusqu’au départ de l’ensemble de la troupe pour chacune de ses occupations quotidiennes. Sauf à se lever plus tôt que la marmaille, le doux temps où l’on pouvait prendre son café en rêvassant, un journal, un livre ou un fond radiophonique comme compagnon de réveil est révolu. Vous pouvez toujours essayer mais l’exercice est périlleux, le roman, le journal, le dossier important se retrouveront immanquablement maculés du contenu du petit-déjeuner si vous n’y prêtez pas attention.

    Ce qui amène le chroniqueur a livré un tuyau aux lecteurs attentifs qui en deviendront ainsi avertis : n’enfilez le costume, chemise, pantalon, robe qu’au tout dernier moment. Autrement, c’est une incitation à retourner chez le teinturier…En effet, votre enfant, sans malignité de sa part, ne pourra s’empêcher de poser ses mains pleines de confiture sur le pantalon récupéré la veille au pressing, de renverser son chocolat au lait sur la chemise immaculée, d’essuyer sa bouche dégoulinante de beurre fondue sur le tailleur ou la robe de maman. C’est comme cela, c’est un appel au crime que le présumé coupable ne pourra s’empêcher de commettre. Maintenant que vous êtes prévenu, vous vous épargnerez colère, dépenses inutiles et retard dû au changement de garde-robe.

    Attention aux obstacles qui viennent gripper la grande mécanique de la routine matinale : la rupture de stock de lait ou de céréales constitue un premier psychodrame, qui plombera la bonne ambiance qui présidait jusqu’alors, le retard dans les machines de linge qui provoque la sueur froide du parent sur le mode si je lui remets les affaires de la veille que va penser l’instit, je suis bon pour une dénonciation aux services sociaux. Mais ceci n’est rien à côté du caprice auquel chaque parent a été confronté au moins une fois dans sa vie, à savoir le jour où l’enfant décide qu’aujourd’hui, nan, il ne veut pas aller à l’école. La mauvaise foi, la colère, la mauvaise volonté qu’il met pour empêcher l’inéluctable vont entacher votre bonne humeur pour le reste de la journée. S’accrochant à tout ce qu’il peut, table, cage d’escalier, lit, jambes… il tentera par tous moyens sonores, cris, pleurs, de faire ployer l’adulte par l’utilisation d’une torture psychologique digne des services secrets américains à Guantanamo.

    Mais vous n’avez pas que cela à faire, vous laissez dicter votre conduite par un diablotin pas plus haut que trois pommes. Ne cherchez pas à l’amadouer, à lui faire entendre raison ou à gagner son adhésion : il n’entendra rien. Ce sera l’épreuve de force, jusqu’à la porte de la crèche, de la nounou ou de l’école. Il vous faudra être plus fort que les regards atterrés des passants qui vous prennent pour le dernier des bourreaux, les regards faussement compréhensifs des autres parents et enfin l’expression dépitée et accusatrice de la nounou ou de l’instit.

    Il n’en reste pas moins que l’enfant est déposé, mission accomplie, prenez une inspiration avant de tenter une autre quête : arriver au travail sans être en retard… une autre aventure commence… 

  • Chroniques d’un jeune parent, la vie professionnelle, part one

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    chroniques,humour,jeune parent,egalité homme femme,préjugéVie professionnelle et obligations parentales ne font pas toujours bon ménage. Le fameux plafond de verre féminin dans la construction d’une carrière n’est pas un mythe, certains employeurs, à tort,  jugeant qu’une femme en âge de procréer est un risque et non pas un salarié comme un autre. Même si ces chroniques ont eu jusqu’alors et conserveront jusqu’au bout, il faut l’espérer, un ton humoristique, il n’aura pas échappé aux lecteurs attentifs que transparaissent ci et là, en filigrane, quelques idées défendues par l’auteur, au rang desquelles l’égalité femme/homme figure en haut de la liste.

    La conciliation d’une vie familiale riche et d’une activité professionnelle épanouissante n’est pas une sinécure, et admettons le d’emblée, d’autant plus pour la femme que pour l’homme. Tout commence avant même la naissance du divin enfant, avant même sa conception, avant même l’idée de sa conception, avant même la rencontre entre le futur papa et la future maman. Tout commence avec le préjugé. Retenez ce mot là, il pourrit le quotidien de l’être humain. Même avec la meilleure volonté, nous en avons tous, c’est la socialisation et l’éducation qui nous les ont inculquées, et comme disait Albert Einstein, il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé, mais heureusement, les choses évoluent dans le bon sens mais l’absence de pause respiratoire, signe d’une longueur de phrase ayant déjà dépassé le niveau critique indique que nous nous éloignons quelque peu de notre point de départ.

    Donc, le préjugé en matière professionnelle à l’égard de la femme en âge de procréer (au-delà c’est un autre préjugé qui le remplace, sur l’employabilité passée un certain âge), c’est qu’elle va être un boulet pour l’entreprise. Comprenez, un polichinelle dans le tiroir, c’est la fin des haricots : les nausées, les rendez-vous médicaux, les aménagements de postes, le congé maternité, le dépôt des mioches à la crèche ou à l’école, les enfants malades, les fins de journée de travail à des heures raisonnables… Comme si la qualité du travail dépendait uniquement du temps que l’on y passe plutôt que sur l’investissement que l’on y met. Il est encore des recruteurs qui entre une femme compétente et un homme tire au flanc privilégieront ce dernier au seul motif qu’il ne s’absentera pas quatre mois. Ou qui font rimer motivation à travailler et soirée de boulot qui dure une éternité… C’est mal connaître la nature humaine. Efficacité et productivité riment assez souvent avec féminité, la maternité sous tendant presque toujours cette qualité : l’organisation.

    De toutes les façons, pour ces managers périmés, la tendance à l’œuvre dans les générations en action est au partage des taches, et le nouveau papa n’hésite plus à quitter le travail à des heures raisonnables pour aller s’occuper de la progéniture, à utiliser son droit aux absences pour enfant malade ou encore, mais le cas est rare il est vrai, à prendre le congé parental. Ce n’est pas encore la panacée mais l’avancée est réelle. A moins de ne plus recruter du tout, sauf sur présentation d’un certificat médical indiquant une impossibilité de procréer pour l’homme ou la femme, ce genre d’olibrius est voué à disparaître…en douceur, les préjugés sur la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ont la dent dure ( mais à y regarder de plus près, les jeunes n’ont pas d’expériences, les plus de 45 ans sont trop vieux, entre les deux ils ont trop parents, il ne reste pas grand monde pour trouver grâce aux yeux de ces connards bien heureusement minoritaires).

    Mais le meilleur reste à venir, car les anecdotes et autres petites histoires jalonnent les aventures du jeune parent dans les méandres de son quotidien professionnel et vont permettre à l’auteur de ces lignes de reprendre le ton décalé, cynique mais finalement bourré de tendresse qui anime ces notes sur la vie d’un jeune parent…

    à suivre...

  • Chroniques d'un jeune parent, de l'esclavage légalisé comme mode de vie : la sieste

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    chroniques, jeune parent, humour, sieste, enfant, lutte, combatSieste. De l’espagnol siesta qui provient lui-même du latin sexta, soit la 6ème heure (midi), car c’est bien après le repas de midi que l’on s’y adonne… Ah le bonheur de desserrer la ceinture, de s’allonger et de fermer les yeux quelques minutes… C’est d’ailleurs lorsqu’on ne peut s’y plonger avec délectation que l’on en saisit ironiquement toute la volupté…et l’importance. Rien de mieux pour repartir du bon pied au cours d’une journée qu’un petit roupillon.

    Mais faut-il en avoir seulement la possibilité. Car pour parvenir à ses fins, la condition sine qua non consiste en ce que la descendance s’endorme préalablement  et le plus profondément possible. Autrement, les tentatives seront vaines, vouées à un échec aussi total que dévastateur : en effet, serez-vous à peine couché, une paupière mi-close que l’enfant sera 1) tombé en jouant à l’acrobate, réveillant tout le quartier en général et vous en particulier, et vous conduisant à chercher une heure durant ce putain de tube d’Arnica que vous avez pourtant vu hier, c’est pas possible que les choses disparaissent quand on les cherche… 2) repeindra la totalité de sa chambre avec ce tube de peinture que vous aviez pourtant ciblé comme une menace potentielle mais dont vous pensiez qu’il disparaitrait par magie, à la manière d’un tube d’Arnica 3) rendra inutilisable le lecteur Blu-ray en voulant mettre lui-même un disque qui restera coincé ad vitam eternam, parce qu’il a voulu réparer sa bêtise en extrayant ledit Blu-Ray avec un couteau, un ciseau, une fourchette ou tout objet qui détruira la tête de lecture, ce qui est rageant car l’appareil était neuf et le disque était celui de votre film préféré… l’imagination est sans fin, et si vous ne l’avez déjà découvert, cela ne saurait tarder…

    L’enfant, dont les sens sont tournés vers la réalisation de son plaisir immédiat, l’instantané, le jeu, ne comprend pas l’utilité physiologique, psychologique et parentale de la sieste. Il traine des pieds. Il renâcle. Il refuse catégoriquement. Il va user et abuser de tous les subterfuges pour tenter de passer entre les mailles du filet des exigences parentales. Alors que vous lui indiquez qu’il est l’heure de rejoindre sa chambre pour dormir, il va nonchalamment faire comme s’il ne vous entendait pas, continuant à jouer avec son puzzle, ses Kapla, ses peluches, ses voitures ou tout autre objet bien plus intéressant qu’un géniteur rabat-joie. Cause toujours, tu m’intéresses…

    La lutte est donc terrible, l’issue n’est jamais certaine et la bête triomphe parfois. En ce cas, c’est que vous baissez les bras, la bataille a été épuisante et vous avez décidé que vous attendriez le soir venu qu’il s’écroule enfin, terrassé par la fatigue avant de faire de même, lamentablement battu par un petit d’homme de même pas un mètre.

    Mais il faut regarder la moitié pleine du verre. Le plus souvent, il s’endort, et parfois même, vous arrivez à vous poser quelques minutes, voire une heure pour dormir. La vie n’est pas toujours chienne, il y a même des jours où elle peut vous gâter. Mais pas de triomphe trop rapide, cela ne fonctionne que lorsque vous n’avez qu’un seul enfant en bas-âge. Dès que ces derniers sont plus nombreux que un, la sieste devient comme le Graal, inaccessible, mythique et donc hors de portée. Ne cherchez pas, quand l’un s’endort, l’autre se réveille, et ainsi de suite. L’après-midi est une sorte de traversée des enfers interminable…

    Mais n’y a-t-il pas donc de solutions ? Rassurez-vous, elles sont nombreuses. Elles vont de l’enfermement dans la chambre (voir la chronique n°2 sur le réveil matin), en passant par la lecture ininterrompu de son livre préféré jusqu'à endormissement, quelques passes hypnotiques aux succès bien relatifs faut-il l’avouer, ou encore par l’organisation d’une grande marche post-déjeuner avant la sieste pour épuiser l’adversaire. Il faut varier, surprendre l’ennemi, aller dans la gradation, toujours, pour espérer piquer un roupillon.

    Mais la meilleure des solutions, la plus rationnelle, est encore celle qui consiste à se partager les taches dans le couple. L’un gère la sieste des enfants, pendant que l’autre la pratique… Le sacrifice alterné est le plus court chemin pour bénéficier enfin des vertus de la sieste.

    Dernier point sur la sieste. Lorsque les enfants dorment, c’est un des rares moments de quiétude où vous avez la possibilité de vous adonner à vos marottes, qu’elles soient littéraires, musicales, sportives, cinéphiles, picturales, sexuelles… un choix cornélien se posera à vous : Faire la sieste et avoir cet arrière-gout désagréable que vous n’avez rien fait de la journée ou pratiquer ce qui vous fait plaisir mais en cumulant cette fatigue qui vous rapprochera doucement mais surement du burn-out ?... Le chroniqueur a fait son choix, il tourne à la caféine….


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  • Chroniques d'un jeune parent, de l'esclavage légalisé comme mode de vie, le weekend, l'hypermarché...

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    caddie, enfant, caprice, centre commercialIl est à peine 9h00 du matin, c’est samedi et vous avez déjà eu à gérer une crise au sommet, entre menaces (qui peuvent être cumulatives dans la liste non exhaustive suivante : t’es plus mon papa ou ma maman, je t’aime plus, t’es méchant, je veux plus te parler, nan c’est toi qui va m’écouter…), pleurs et roulades au sol. Par bonheur (enfin, c’est vite dit), l’heure d’aller faire les courses arrivent à point nommé. L’attention de l’enfant va être détournée sur cette autre activité- Détourner l’attention, retenez bien cette expression : là encore une technique bien utile, qui fait ses preuves et qui est transposable dans presque tous les contextes.

    Vous voilà en route pour l’hyper du coin, et une nouvelle aventure pas si anodine que cela à vivre commence à partir du chariot à course dit Caddie. Il a un pouvoir hypnotique sur l’enfant. Il voit le rectangle rouge qu’il suffit de déplier pour en faire le siège de la plus fantastique des voitures de course. Et le papa (plus rarement la maman, quoique) imagine la même chose : chouette, un rallye et du slalom entre les rayons, un circuit à imaginer, des obstacles et de la performance au rendez-vous. Au supermarché, un adulte peut redevenir un enfant, au point de mettre mal à l’aise l’enfant, qui peut avoir quelque peu honte du comportement parental, comme quoi la roue tourne…

    Ouf de soulagement, la crise de la TV est passée, les courses vont pouvoir se dérouler tranquillement, à quelques virages en épingle près. Sauf que, un supermarché, pour un enfant, selon les rayons,  constitue la plus vaste des cavernes d’Ali Baba que seul un magasin de jouet arrive à surclasser. Votre pire ennemie du moment s’appelle la tête de gondole et ses promesses de bonheur matérialiste pour la famille en général et les plus petits en particulier. Les professionnels de la vente ne le savent que trop, l’enfant est un prescripteur d’achats à son insu. Mettre en avant des DVD de Cars, de Toy Story, des montagnes de Kinder, ou encore des amas de bonbon, c’est un coup bas dont ne se privent pas les géants de la distribution. L’enfant apercevant la figurine de son héros préféré ne va pas comprendre les subtilités de notre société, en particulier sur la consommation : travailler, avoir un salaire ou un revenu, ne dépenser que ce que l’on a et pas plus, ne pas prendre un crédit pour ma première chose venue. Savoir que le revenu ne couvre pas tous les désirs et que la frustration est à chaque coin de rue sont des concepts que de nombreux adultes n’acceptent déjà que difficilement et pour certains les récusent franchement, alors inutile de penser qu’un enfant les découvrira facilement et voudra se les voir appliquer sans broncher. C’est plutôt rassurant et sain d’ailleurs…

    Mais loin des considérations métaphysiques sur l’origine du mal, le parent est à l’entrée du magasin, concrètement, comment va-t-il s’en sortir sans passer par la case « conflit armé autour de la question de savoir s’il est raisonnable d’acheter la moitié du magasin et surtout cette cabane de jardin en forme de roulotte pour pouvoir jouer dedans »?

    La première et peut être l’unique chose à faire est de repérer les sirènes qui pourraient appeler l’enfant. Les fameuses têtes de gondoles. Elles sont le plus souvent…à l’entrée du magasin. C’est le moment crucial. Au lieu d’aller tout droit après l’entrée comme nous le faisons tous, il est impératif de virer à gauche tout en occupant l’esprit l’enfant pendant quelques secondes. Longer les caisses. Eloignez-vous de l’empire du mal des promos du mois de l’entrée du magasin et de son cortège de rayons diaboliques permanents au sein duquel se niche le saint du saint, le rayon jouet. Longeant les caisses, faisant en quelques sortes les courses à contresens, vous contournez la logique commercial et consommatrice. Il y a bien encore quelques pièges, dans le rayon gâteaux, jus de fruit et autres laitages au gout aussi industriel qu’addictif, mais le spectre du scandale et du bras de fer en plein magasin s’est éloigné. Car c’est bien la difficulté que pose le magasin : le scandale public, la perception du regard réprobateur des autres sur le caprice l’enfant, la fessée qui fait mauvais genre, bref un piège à se retrouver avec un paquet de bonbons sur le tapis de caisse pour acheter la paix sociale et repousser l’opprobre public. Mais lecteurs attentifs de ces chroniques, vous savez ce qu’il en coutera demain de baisser les bras aujourd’hui et de satisfaire le moindre désir de l’enfant : c’est faire entrer le diable dans la maison.

    Le dernier obstacle à franchir sera cette maudite caisse, temps d’attente où l’enfant aura le regard fixé sur des kinder surprise qui lui chantent une douce musique : mangez moi, mangez moi, mangez moi… à laquelle vous répondrez en vous motivant : Résiste, prouve que tu existes !...

    Il est 11 heures du matin, la pièce du caddie est récupérée, l’aventure continue, le weekend et sa nuée de pièges sont à peine entamés... 

    à suivre...



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