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  • Dernière fête avant la fin du monde...

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    2012 serait l’année du grand cataclysme. Cette fois, c’est certain. Les deux cent autres fins du monde répertoriées depuis la chute de l’empire romain (il y en a eu d’autres, il y en a tous les jours, mais il a bien fallu en faire un tri…), c’était du chiqué, une répétition générale. Là, c’est les Mayas, Hollywood et les marchés qui le disent, alors, ça pourrait peut être arriver…ou pas.

    Depuis le bug de l’an 2000, l’humanité n’a pas eu beaucoup l’occasion de se faire peur. Enfin pour de faux. Y aurait bien le réchauffement climatique, mais ce n’est pas spectaculaire, ça prend des décennies et ça oblige à faire des efforts. Autrement dit, c’est un scénario qui n’est pas bankable.

    Ce qu’il faut, c’est une grosse météorite, des tremblements de terre, des lâchers de virus endormis depuis des siècles au fond des océans, une tempête solaire, bref la colère de Dieu version Dolby Surround. C'est-à-dire sans que le quidam ne soit responsable de son sort mais bien la victime malencontreuse de la nature déchaînée.

    L’être humain reste un enfant toute sa vie : il aime jouer à se faire peur. On aurait dit que tu serais mort ! Du coup, même s’il n’y croit pas un instant, le primate au cul pelé jettera un coup d’œil sur le reportage-documentaire qui décrit la possible fin du monde. Il se dit qu’il en sera peut être le spectateur : c’est flippant et euphorisant, être acteur et spectateur de la fin de la vie humaine sur terre. D’accord, on meurt, mais on entre dans l’histoire à l’instant même où elle finit. Vous noterez que c’est un petit peu con sur les bords, pour ne pas dire totalement abruti comme raisonnement : la postérité ne retiendra rien. Mais la vanité n’est jamais accompagnée de l’intelligence, sinon, ça ferait longtemps qu’Homo Sapiens aurait résolu tous les problèmes qu’il créé par sa seule existence.

    Donc 2012 pourrait être l’année du grand cataclysme. Soit, ça occupera le chaland et la presse pour quelques mois, ça relancera l’industrie du livre et du cinéma et ça permettra à une petite minorité de continuer à tirer les ficelles pendant que les regards se porteront sur des tablettes mayas qui, à la manière de nos calendriers d’aujourd’hui, ne prévoient pas à plus de 2 000 ans.

    Mais après tout, pourquoi ne pas tirer parti de ce discours apocalyptique !

    N’ayez pas peur, nous ne passerons pas 2012 : faites la révolution, elle ne vous coutera pas cher !

    Envoyez valser les discours de la peur, la bienséance et l’esprit petit-bourgeois qui vous corsètent sans plaisir !

    Renvoyez Nicolas Sarkozy pour qu’il profite de ces quelques derniers mois !

    Peace and Love pour cette dernière année. 2012 année de la… oui Dominique, ça rime mais tu as déjà grillé toutes tes cartouches, laisses-en aux autres un peu !!!!

    Si c’est la fin du monde, fêtons-la dignement, dans un dernier élan d’hédonisme teinté de solidarité…

    Mince alors, ça va me faire regretter que nous ne connaissions pas 2013… année de… TA GUEULE DOMINIQUE !!!!

  • Lettre au petit papa noël

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    Petit papa Noël,

    Je profite de ces fêtes de fin d’année pour te donner quelques nouvelles. Cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas écrit. En même temps, tu n’existes pas vraiment, il y a avait là une certaine logique. Mais après tout, à nous faire gober tout et n’importe quoi de nos jours, il n’est pas plus ridicule de te faire part de mes souhaits que de croire en d'autres boniments.

    Avant de commencer l’énumération de mes souhaits pour les mois qui viennent, il faut que tu saches que j’ai été très sage. J’ai travaillé plus, non pour gagner plus mais pour renflouer un système financier qui nous entraîne tous vers le fond. C’est chouette !

    J’ai pris deux ou trois crédits à la consommation pour acheter français, comme le Président l’a demandé. Mais même avec ça, t’as pas un Rafale. Je ferai mieux l’an prochain.

    J’ai craché sur les écolos, parce que comme dit Nicolas, y a un moment où ça suffit, tu vois j’écoute bien ce que l’on me dit. J’ai acheté quelques actions AREVA. J’ai trouvé le président cohérent, honnête et pas du tout partisan. j'ai abonné toute ma famille au Figaro. J’ai dénoncé la famille de réfugiés du rez-de-chaussée et j’ai voté pour Hollande aux primaires socialistes pour que ce soit plus facile en 2012 pour le grand timonier de Neuilly.

    Si avec ça, j’ai pas mérité un ptit truc, c’est à se demander si t’es pas un peu Mélanchoniste.

    Donc pour 2012, j’aimerai garder le triple A, ça ferait plaisir aux marchés. Je les connais pas, mais ils doivent être sympa, le président il aime être gentil avec eux, il dit toujours qu’il faut les rassurer et restaurer leur confiance.

    Je sais bien que pour garder le triple A, il faudra saigner les pauvres et les moins pauvres. C’est moche, j’en suis conscient. Mais si tu pouvais m’éviter, je te demande ça comme une faveur, de perdre mon emploi et de les rejoindre, tu n’imagines pas le bonheur que tu me procurerais.

    Prends soin de Liliane et n’oublies pas son petit chèque au pied de son sapin, parce qu’elle le vaut bien.

    J’en oublie sûrement, mais la nuit tombe et tu sais ce que c’est, le soleil y brille par son absence, donc je n’aurai bientôt plus d’électricité…

    Passe le bonjour à la mère Noël et aux petits chinois que tu as engagé après avoir licencié tes lutins qui te coûtaient trop chers. La faute aux 35 heures j'imagine.

    PS : Tu peux passer par la cheminée, elle sera pas allumée, on m’a refusé un crédit pour acheter quelques bûches.

  • Le pessimisme de la charentaise l’emportera t’il sur la raison de l'arithmétique ?

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    S’informer est devenu une aventure périlleuse que seuls quelques héros modernes tentent malgré tout de réaliser sans tomber dans une profonde dépression ou un dépit tout aussi abyssal. L’actualité plonge le lecteur dans une perplexité qui le dispute à une rage contenue.

    La crise succède à la crise, les sauvetages de façade mettent un peu plus en lumière l’impuissance d’une élite politique aux ordres des conseils d’administration des fonds de pension et autres conglomérats financiers. Durban est un échec en dépit de ce que veulent en dire les officiels. Un accord qui n’oblige à rien, sans calendrier, c’est du vent, du pipeau, un coup d’épée dans l’eau, mettez l’expression que vous préférez, mais ça n’arrangera pas d’un iota le désastre écologique qui se prépare. A l’est, rien de nouveau, la Russie vit toujours sous l’empire du Tsarisme, et au sud, le printemps arabe se transforme en hiver de la liberté.

    En France, les présidentielles font rire chaque jour un peu moins devant le spectacle affligeant qui se déroule sous le regard médusé d’électeurs qui se demandent s’il est possible de plonger encore plus bas devant les batailles de chiffonniers, les lancers de peau de bananes et autres saloperies entre amis de trente ans ou presque. La situation appelle la grandeur, on voit des petits caporaux tenter de se faire mousser pour être sur la photo, gagner des strapontins et autres maroquins de secrétaire d’Etat dans un futur gouvernement, en oubliant une étape fondamentale : il faut passer par les urnes…

    Les appels à l’unité sont devenus un mantra que d’aucuns répètent à tout va, pour ne pas parler de fond, de sujets qui fâchent, sur le mode, je ne suis pas le meilleur, mais c’est mieux que l’autre d’en face, alors standing ovation, on applaudit et on rentre dans le rang. La politique, pour faire bander, va avoir besoin d’un stock de viagra, que les déséquilibres de la sécurité sociale ne sont plus en mesure de fournir.

    En parlant de pilule bleue, le graveleux tente bien d’amuser le chaland, mais le cœur n’y est plus : l’overdose de DSK guette, si elle ne s’est déjà là.

    Plusieurs possibilités s’ouvrent alors à M. Lambda, comme vous et moi :

    - débrancher radio, télévision, internet, détourner la tête devant le vendeur de presse et faire l’autruche. Déjeuner en paix façon Stephan Eicher en somme.

    - Se laisser aller à un populisme, à une démagogie, sur le mode du tous pourris et tout ça c’est la faute aux autres, le pauvre, le métèque, la femelle…

    - Ne pas se résigner, en dépit de la difficulté, de la peur de perdre le peu que l’on ne possède déjà pas. Conserver l’espoir que l’on peut changer les choses. A notre mesure. Par la résistance. Ne pas accepter comme inéluctable ce que l’on nous propose. Ne pas se résigner à subir passivement ce que l’on nous concocte. A ne pas refuser l’échange, le partage. Par l’action : tendre la main, s’entraider, se rappeler qu’ensemble on est plus fort. Qu’un bulletin dans une urne est une arme, à condition de s’en servir avec conviction et sans céder aux chantages. Qu’un signal fort, d’une occupation symbolique de l’espace public en jetterait et rappellerait que l’objectif, c’est vivre, pas conserver un triple A pour engraisser quelques uns et asservir des milliards d’autres. Mais cette voie, demande l’effort de se dépasser, de se renseigner, de se confronter, de se voir renvoyé dans ses cordes. D’être pris pour un doux rêveur ou un fou furieux…

    Les deux premières solutions sont les plus confortables à court terme. Elles donnent des certitudes, du moins le mirage d'en posséder, à ceux qui les épousent, même si elles sont une illusion ou nauséabonde et porteuses de destruction de la société. Et c’est bien sur ce mécanisme que les élites ou les extrémistes fondent leurs stratégies.

    La troisième solution oblige à réfléchir : une large majorité aurait tout à gagner à se mettre ensemble pour améliorer la vie de tous, en agissant de concert. c'est arithmétique.

    Mais depuis l’invention de la charentaise, la quasi totalité de l'humanité a toujours préféré le chausson, allez savoir pourquoi… Et elle s’est toujours retrouvé pieds nus… pour finir. Autrement dit, le cocu le restera…

    A moins que… Un sursaut, une étincelle…

  • Résignez-vous!

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    Au contraire du court essai de Stéphane Hessel publié en 2010, le slogan à la mode dans la bouche des gouvernants et autres commentateurs est un appel à baisser la tête et courber l’échine devant la situation explosive que nous vivons.

    Tous les procédés sont bons pour faire rentrer dans le crâne du citoyen qu’il n’y a point de salut en dehors d’une bonne saignée. Nico et Angela vous le répètent : l’austérité, c’est le pied !

    Plutôt que chercher à reprendre son destin en main, en s’affranchissant du dieu marché et de ses intercesseurs sur terre, les agences de notation, il convient de se mettre un peu plus à sa botte en courant après un triple A grace à la potion magique « Merkozy », composée de rigueur, de dumping  social et fiscal et de règles techniques aussi absurdes qu’absconses.

    Résignez-vous…et votez bien lorsque l’on vous proposera les prochains traités. L’union budgétaire par la méthode du père fouettard, voilà le rêve auquel vous pouvez aspirer pour les années qui viennent.

    Résignez-vous à ne pas casser cette interdiction faite à la BCE de ne pas devenir la banque des Etats…comme cela a pourtant pu être le cas avant les années 70-80, où le mot crise financière n’existait pour ainsi dire presque pas, une époque où les Etats ne payaient pas d’agences de notation braquant la menace d’une mauvaise note.

    Résignez-vous à ne pas remettre en cause des politiques fiscales qui ont creusé les déficits, alourdit la dette et…fait exploser les inégalités de patrimoine et de revenus.

    Résignez-vous à être les coupables, les stigmatisés, les fraudeurs, les déviants : au royaume du Dieu marché, vous serez les victimes anonymes mais bien utiles de la cupidité des autres.

    Résignez-vous à ne pas entendre d’autres voix que celles des commentateurs officiels : Il n’est qu’un seul Dieu le marché et Standard & Poors est son prophète. Tout ce que l’on vous dira de différent n’est que l’œuvre d’hérétiques à la seule vrai foi sur terre, l’œuvre de populistes désœuvrés et même anti-germain sur les bords…

    Résignez-vous à vous replier sur vous-même, avec un peu de chance, vous éviterez la faucheuse du jugement dernier des réajustements structurels…

    Après avoir applaudi au énième sauvetage sans lendemain de Saint-Nicolas, vous vous flagellerez trois fois en récitant le crédo libéral ! Amen

  • Chronique d'un néo-breton, épisode 16 : premières retrouvailles de Paris...

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    Il ne faut pas croire que le néo-breton a rangé sa vie d’avant dans une boîte et qu’il voue aux gémonies Paris et l’Ile-de-France. Pour de nombreuses raisons qu’il n’y a pas lieu d’expliciter, n’étant pas le sujet central de cette chronique, autrement l’auteur l’aurait dénommé causalités d’un retour aux sources, votre serviteur est revenu et reviendra sur les traces de son expérience parisienne aussi surement que la crêpe au sucre doit comporter sa quantité de beurre réglementaire.

    Bref, les contingences de la vie le ramènent sur les bords de Seine, et c’est non sans une certaine appréhension que le voyage se déroule : saura t’il se mouvoir avec la même aisance qu’il avait acquise au cours des années dans le métropolitain ou se sera-t-il déjà transformé en un odieux touriste de province déclamant à qui veut bien l’entendre qu’il n’y a rien à faire, le parisien fait la gueule dans le métro, pour ne pas dire qu’il parait antipathique, avec une certaine constance, faut il lui reconnaître cette opiniâtreté, dont l’origine réside non pas dans une donnée culturelle qui viserait à le distinguer du reste de l’humanité mais bien dans un mode de vie qui ne prête pas à sourire. J’aimerais vous y voir serrés comme des sardines dans une boîte en fer où l’haleine de votre voisin tient largement la comparaison à vos propres aisselles.

    Mais là encore, l’auteur s’éloigne du sujet, pour ne pas entrer dans le vif de la chronique, qui pourrait froisser le parisien qu’il a été. En effet, à peine posé pied à terre, deux sensations étranges l’ont assaillit : les yeux qui piquent et le nez qui gratte de l’intérieur des narines… Le néo-breton a retrouvé…le Nuage, cette masse presque invisible à l’œil nu, que vous pouvez découvrir un jour de beau temps en grimpant sur le Sacré-Cœur et qui donne cette teinte sépia au ciel parisien. En effet, le nuage est composé d’infimes particules en suspension et permet à chaque inspiration d’avaler l’équivalent d’une bonne soirée de tabac lors d’une fête particulièrement animée. Mais l’autochtone est immunisé contre l’agression que constitue ce mélange d’oxydes divers et variés assaisonné de métaux lourds. Il a développé une pellicule de protection qui recouvre pupilles et alvéoles pulmonaires. Du moins est-ce l’explication que le chroniqueur propose à défaut d’avoir conduit une étude très sérieuse, pour ne pas dire aucune.

    Jamais dans feu son existence de parisien il n’avait éprouvé de gêne particulière, à l’exception d’une journée ou deux, lors des fameux pics de pollution. Aurait-il dès lors perdu ce bouclier des temps modernes : devant son début d’asthme et ses yeux pareils à un lapin atteint de myxomatose, il doit le reconnaître, les embruns finistériens l’ont ramené à sa condition de mortel provincial.

    Mais ce sont bien les cinq sens qui ont été bousculés, au propre comme au figuré, alors que le néo-breton quittait la gare Montparnasse pour rejoindre sa destination finale : la rue assourdissante autour de moi hurlait.

    La foule, les sirènes de police, les panneaux publicitaires électroniques et lumineux à vitesse de défilement supersonique… point de mouette, aucun écho de marées… La Cité dans ce qu’elle a de plus démesuré, plus haut, plus vite plus fort…

    Passé ce choc, le néo-breton se plonge dans la ville et la redécouvre, en suivant un programme plus ou moins établi selon qu’il est pris dans les contingences ou non (entendons par là qu’il a laissé sa petite famille en Bretagne).

    Et là, surprise, il peut en profiter. Il détient une arme qu’il n’avait pas auparavant : le temps. Les balades le long des quais, les musées, le théâtre s’ouvrent à lui. Ainsi Paris est moins faite pour ses habitants que pour ceux qui la visitent… Sans contrainte, la vie devient plus douce, forcément. Même le métro en devient agréable : en dehors des heures de pointe, les rames sont moins compactes, le trajet semble plus propice à la sérénité.

    Mais déjà l’heure du départ sonne, le séjour défile à toute vitesse selon l’axiome bien connu de plus tu veux faire de choses moins t’arrives à en réaliser d’autant que les horloges tournent plus vite quand tu prends du bon temps.

    Le néo-breton retourne dans sa nouvelle vie, réconcilié avec son ancienne. En arrivant à la gare, le silence, les mouettes, un fin crachin et un léger fumet de crêpes l’accueillent. Home Sweet Home, Degemer Mat. Sa vie est ici désormais, mais le chroniqueur le devine, Paris ne sera jamais très loin. Enfin presque, à 4h30 de train précisément : aucun risque de s’y rendre tous les quatre matins…