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  • Du rêve en période électorale

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    tract-sfio-1936-1.jpgLa présidentielle a le charme des événements qui suspendent le temps et abolissent la réalité. Les candidats, avec plus ou moins de talents, avec plus ou moins d’honnêteté, présentent le projet qu’ils défendent et qu’ils entendent mettre en œuvre une fois élue, pendant que les supporters se prennent à rêver d’un avenir radieux qui ne peut qu’être différent du présent qu’ils vivent au quotidien.

    Une campagne présidentielle est hors du temps, le principe de réalité s’effaçant derrière la rhétorique, l’esprit de groupe et la constitution d’une mythologie propre à chacun.

    Le candidat, investit des pouvoirs d’un roi thaumaturge exalte la foi de ses sympathisants par une chanson de geste qui dure quelques mois, labourant les terres nationales à la rencontre de ce que les commentateurs appellent les forces vives de la nation, profitant d’une salle des fêtes, d’un centre des congrès, d’un zénith ou encore d’une place publique pour se faire tribun des grands comme des petits jours. Et là, emporté par la foule, le sympathisant se sent poussé des ailes, à cœur vaillant, rien d’impossible, la révolution est là mes frères, à quelques bulletins de vote glissés dans une urne. Dans une atmosphère de kermesse, le public scande le nom de son champion, cette fois, c’est la bonne, tout va changer pour le mieux.

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  • Chroniques d’un jeune parent, la vie professionnelle, part one

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    chroniques,humour,jeune parent,egalité homme femme,préjugéVie professionnelle et obligations parentales ne font pas toujours bon ménage. Le fameux plafond de verre féminin dans la construction d’une carrière n’est pas un mythe, certains employeurs, à tort,  jugeant qu’une femme en âge de procréer est un risque et non pas un salarié comme un autre. Même si ces chroniques ont eu jusqu’alors et conserveront jusqu’au bout, il faut l’espérer, un ton humoristique, il n’aura pas échappé aux lecteurs attentifs que transparaissent ci et là, en filigrane, quelques idées défendues par l’auteur, au rang desquelles l’égalité femme/homme figure en haut de la liste.

    La conciliation d’une vie familiale riche et d’une activité professionnelle épanouissante n’est pas une sinécure, et admettons le d’emblée, d’autant plus pour la femme que pour l’homme. Tout commence avant même la naissance du divin enfant, avant même sa conception, avant même l’idée de sa conception, avant même la rencontre entre le futur papa et la future maman. Tout commence avec le préjugé. Retenez ce mot là, il pourrit le quotidien de l’être humain. Même avec la meilleure volonté, nous en avons tous, c’est la socialisation et l’éducation qui nous les ont inculquées, et comme disait Albert Einstein, il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé, mais heureusement, les choses évoluent dans le bon sens mais l’absence de pause respiratoire, signe d’une longueur de phrase ayant déjà dépassé le niveau critique indique que nous nous éloignons quelque peu de notre point de départ.

    Donc, le préjugé en matière professionnelle à l’égard de la femme en âge de procréer (au-delà c’est un autre préjugé qui le remplace, sur l’employabilité passée un certain âge), c’est qu’elle va être un boulet pour l’entreprise. Comprenez, un polichinelle dans le tiroir, c’est la fin des haricots : les nausées, les rendez-vous médicaux, les aménagements de postes, le congé maternité, le dépôt des mioches à la crèche ou à l’école, les enfants malades, les fins de journée de travail à des heures raisonnables… Comme si la qualité du travail dépendait uniquement du temps que l’on y passe plutôt que sur l’investissement que l’on y met. Il est encore des recruteurs qui entre une femme compétente et un homme tire au flanc privilégieront ce dernier au seul motif qu’il ne s’absentera pas quatre mois. Ou qui font rimer motivation à travailler et soirée de boulot qui dure une éternité… C’est mal connaître la nature humaine. Efficacité et productivité riment assez souvent avec féminité, la maternité sous tendant presque toujours cette qualité : l’organisation.

    De toutes les façons, pour ces managers périmés, la tendance à l’œuvre dans les générations en action est au partage des taches, et le nouveau papa n’hésite plus à quitter le travail à des heures raisonnables pour aller s’occuper de la progéniture, à utiliser son droit aux absences pour enfant malade ou encore, mais le cas est rare il est vrai, à prendre le congé parental. Ce n’est pas encore la panacée mais l’avancée est réelle. A moins de ne plus recruter du tout, sauf sur présentation d’un certificat médical indiquant une impossibilité de procréer pour l’homme ou la femme, ce genre d’olibrius est voué à disparaître…en douceur, les préjugés sur la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ont la dent dure ( mais à y regarder de plus près, les jeunes n’ont pas d’expériences, les plus de 45 ans sont trop vieux, entre les deux ils ont trop parents, il ne reste pas grand monde pour trouver grâce aux yeux de ces connards bien heureusement minoritaires).

    Mais le meilleur reste à venir, car les anecdotes et autres petites histoires jalonnent les aventures du jeune parent dans les méandres de son quotidien professionnel et vont permettre à l’auteur de ces lignes de reprendre le ton décalé, cynique mais finalement bourré de tendresse qui anime ces notes sur la vie d’un jeune parent…

    à suivre...

  • Manuel de survie dans tous les situations

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    Une chronique déjà ancienne de François Morel mais qui ne peut que servir au quotidien, au boulot, dans une conversation...

     


    Un peu plus compliqué que ça ! par

  • Je voulais être Président…

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    émission télévision.jpgLa politique est devenue un bien de consommation comme un autre. Si elle ne l’était pas déjà. Le paroxysme sera atteint en avril, non pas au détour de la présidentielle, mais avec la diffusion sur France 4 d’un télé-crochet pour recruter les stars politiques de demain. Un jury, composé d’éminents chroniqueurs et analystes politiques, a accepté de se compromettre, sous couvert de la vague remise de propositions, dans ce nouvel avatar de la télé-réalité, pour une émission unique derrière laquelle se cache l’ineffable Marc-Olivier Fogiel, qui avec son meilleur ennemi Thierry Ardisson ont introduit en France l’entertainment dans la communication politique.

     De jeunes pousses viendront concourir, non pas pour persuader l’électorat mais le jury qu’elles sont les meilleures d’entre eux, ayant bien compris qu’aujourd’hui, plus qu’hier, les faiseurs de roi se recrutent du côté des médias. La politique ne serait plus tant une affaire de convictions personnelles et collectives pour se mettre au service des autres qu’une carrière à réaliser à la manière d’un chanteur, d’un danseur ou autre star du show-biz. Vous me direz, qu’est-ce que ça change en pratique quand la majorité du personnel politique en place nationalement est déjà dans ce cas, certains n’ayant jamais fait autre chose dans leur vie que cumuler des mandats comme d’autres collectionnent les trophées ? Pas grand-chose et pourtant presque tout en même temps. Les jeunes loups aux dents qui rayent le parquet ne prennent même plus la peine de cacher un tant soit peu leurs ambitions, qui avait au moins la vertu d’obliger à une humilité protectrice. Une niche est à pourvoir, réussir, être le premier de son parti, et bientôt remplir un Zénith et un égo surdimensionné.

    Devant ce jury, l’exercice de style sera de mise, le fond n’étant là qu’au service de la forme et d’une stratégie de conquête du pouvoir. Une forme de vérité est mise à nu, et elle fait mal à tous ceux qui pensent encore que l’engagement politique est noble, qu’il n’a pas comme finalité un métier mais qu’il est au contraire une manière de participer à la construction d’une certaine vision, d’un modèle de société pour tous. C’est l’implication du citoyen dans les affaires de la cité. Ce que la plupart de ceux qui s’engagent, d’une manière ou d’une autre recherchent. Mais la victoire est totale pour la petite minorité arriviste qui monétise la fonction politique à son seul profit. La relation incestueuse entre les médias et cette caste est révélée au grand jour : analystes, publicitaires politiques font les politiques qui le leur rendent bien en faisant des premiers nommés ce qu’ils sont. Un échange de bons procédés qui ne se soucie guère de l’électeur, qui n’est en définitive qu’un consommateur qu’il faut convaincre de choisir sa crémerie.

    La seule solution pour contrer ce phénomène vieux comme le monde, la captation des fonctions électives par une poignée, c’est bien de forcer le destin en limitant le cumul des mandats, en nombre et dans le temps. Un mandat unique, une fonction limitée dans le temps, voilà qui devrait limer quelques canines, tempérer quelques ardeurs et amener un peu de sang frais à la classe politique sans avoir à organiser de télé-crochet… Si la politique redevient un sacrifice, ceux qui y voient une opportunité de célébrité et de carrière n’auront plus qu’à se tourner derrière les fourneaux d’un Masterchef ou les micros d’une Nouvelle Star… Tout un programme…

  • Métropolitain

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    Nouvelles, humour, métro, paris, description, odeurs, ratpJe suis ce que l’on peut appeler un vulgaire quidam. Mais sans permis. De conduire j’entends. Par la force des choses je me trouve condamné à rejoindre mon bureau ou tout autre lieu en métro. Ce qui n’est pas possible partout mais se trouve être un choix pour ne pas dire une obligation lorsque l’on vit comme moi à Paris. Transporté ainsi en commun, je peux ainsi côtoyer mes égaux, le menu peuple, celui qui sent le travail de la tête et des jambes tout aussi bien que le déodorant bon marché. Dans mon malheur, je partage ma rame avec des voyageurs qui en mettent. Du déodorant. Pas comme dans ces premiers wagons de cinq heures du matin. Dans ceux là, c’est le peuple le plus laborieux qui revient d’un travail malodorant et qui fait suer que l’on croise. Heureusement, mes narines sont habituées à cette odeur aigre, qui se transforme en rance à mesure que le temps fait son œuvre au cours de la journée. C’est seulement après les vacances ou encore après un gros rhume que l’indélicat et repoussant fumé du métro me donne la nausée. L’odeur est une caractéristique de ce monde souterrain, odeurs corporelles, odeurs d’urine le long des couloirs, plus rarement dans les rames, ou encore sensations olfactives déclenchées par le brulé d’un freinage brusque. Du nauséabond duquel s’échappe parfois une délicate fragrance. C’est d’ailleurs toujours une enivrante et agréable surprise que de sentir le doux parfum d’une personne, en particulier d’une jeune femme, dont les cheveux longs viennent m’asticoter les narines. Lorsque cela arrive, je sais que ma journée sera bonne. Ou je me prends à le croire. Au contraire, imaginez mon état d’esprit lorsque je me retrouve, en plein mois de juillet caniculaire, vers dix sept heures, le nez plongé dans l’aisselle d’un touriste ayant arpenté tous les pavés de la capitale…

    Autant que les odeurs, le bruit est présent dans cet univers, à en devenir oppressant. Comme si tous ces sons forçaient mes oreilles pour emplir mon cerveau. Bruit des pas cadencés et continus dans les couloirs, des conversations sur les quais et dans les rames, des roues contre les rails, grésillement des annonces de la RATP… A contrario, le silence quasi religieux qui peut s’installer en de rares occasions estivales en deviendrait dérangeant en même temps que précieux. Cette pollution sonore non sollicitée, je la combats par le mal même. Je recouvre mes tympans des écouteurs de mon MP3, que j’allume et qui envoie, au gré de mes humeurs, tantôt un peu de classique, tantôt la plus tarte des variétés. Je pose une frontière sonore avec le monde extérieur qui m’installe dans un confort ouaté individualiste et égoïste. Confort qui me permet de ne pas tomber chaque jour dans une rage folle en pensant au nihilisme de nos vies de labeur quotidien. Manger pour vivre, travailler pour manger, jouer aux sardines en boite pour travailler…une vie emplie de sens, sans conteste.

    Le nez habitué aux odeurs, mes tympans protégés des agressions extérieures, reste le coude à coude, cette promiscuité étouffante, en particulier aux pires heures de pointe (mais y en a-t-il de bonnes). Comme si tous ces corps se liguaient contre moi pour me submerger. Et m’écraser.

    Il ne fait pas bon être agoraphobe et hypocondriaque dans le métropolitain. Dans une immense orgie, les virus circulent de toux en rhumes, de nez qui coulent en mains à l’hygiène douteuse. Imaginons un microscope géant qui montrerait la faune et la flore invisible à l’œil nu qui se balade sur la barre centrale : la forêt tropicale en plein cœur de l’Europe. Heureusement, le cerveau humain a cette faculté de pouvoir laisser certaines questions de côté, pour pouvoir mieux avancer. Bref, je me vaccine chaque jour un peu plus, j’essaie par ci, par là, des souches que je ne connaissais pas. D’ailleurs, cela ne rate pas, dès que je pars en vacances, loin du tube, je ne me sens pas bien. L’air sain, ça rend malade, par manque d’ennemis. Cette promiscuité, c’est également la gymnastique de la sortie, qui se doit d’être préparée, sous peine de se retrouver le nez face à la porte qui se referme. Et qui vous amène une station trop loin. Ou deux si vous êtes vraiment dans le coton et en plein rush. Une gymnastique nécessaire, qui oblige à se contorsionner, à jouer des abdos et des épaules, en intégrant le volume des affaires et des sacs que l’on porte. Sans compter le calvaire lié à la condition paternelle dans le métro, lorsqu’il me faut entrer dans une rame avec une poussette. Une quasi-impossibilité physique de se frayer un chemin doublée d’une myriade de regards désapprobateurs lancée par l’ensemble du wagon. A l’exception de ceux qui partagent ma condition. Solidarité parentale oblige. Je me sens moins coupable ainsi. Même si je ne devrais pas éprouver ce sentiment. Après tout, le métro m’appartient tout autant qu’à eux non ?

    Mais sur ce plan de la promiscuité, tout autant que le reste, j’arrive à faire abstraction de mes semblables. Ma bulle protectrice est bien solide. Certains jours, je ne vois quasiment plus les autres. Je suis seul dans la rame, mon MP3 vissé aux oreilles, un nouveau roman que je viens de dénicher, presque par hasard, et qui m’entraine aussi loin que nécessaire. Ces jours là, j’ai l’impression que le bonheur existe. C’est ce que je me dis intérieurement jusqu’à l’instant fatidique où un groupe de musiciens solitaires entre et souhaite me faire partager son incroyable talent. A la guitare, au violon ou à la beat box, des sons torturés sont accompagnés d’un chant discutable. Une méthode de torture éprouvée, qui bienheureusement reste assez rare. Il est même des chanteurs ambulants qui mettent du baume au cœur et vous accrochent un sourire aux lèvres, dans un cocktail assez précis de musiques sympas, de voix agréable et d’un soupçon d’humour. C’est d’ailleurs un des moments que je préfère dans le métro. Ces rares moments de communion quasi unanime d’un wagon entier, autour d’un intermède musical. Tout un chacun, à l’exception des quelques réfractaires réglementaires, se met à se balancer sur les airs qui emplissent jusqu’au moindre interstice, une bouffée de chaleur humaine dans un quotidien parfois morne. Je vois bien que certains se mettent à sourire, ce sera d’ailleurs peut être le seul de la journée. La complicité s’installe, entre l’artiste et son public. Le musicien pose une question, la foule répond à l’unisson et la mélodie repart de plus belle. Des regards de complicité sont jetés, de ci, de là. Comme une envie de crier par les yeux le bonheur de connaître et d’être de ce moment. A force de ne plus se regarder, les citadins ne se voient plus…enfin presque, le métro est un de ces rares endroits dans lequel existe ces brefs moments de communion intime entre de parfaits inconnus. Certains y verront une forme d’angélisme, j’essaie seulement de mettre un peu d’humanité dans mon quotidien.

    Je sais que cela va provoquer quelques cris réprobateurs, mais j’espère secrètement que la grève s’installe, à l’occasion, pour une journée. Oui vous avez bien lu. Et je compatis à l’enfer que beaucoup vivent ces jours là. Mais pour ma part, c’est une journée où je peux arriver en retard au travail, en déambulant tranquillement dans les rues, en prenant mon temps. Il me suffit de dire la phrase magique, une fois arrivée au bureau. Cette grève, pffiou ! Et là, par enchantement, je suis absous de mon oisiveté, sur le dos du transporteur public. Intérieurement, je fraternise avec les grévistes. Moi qui serait plutôt d’un tempérament de briseur de mouvement, je me fais révolutionnaire secret. Comme une envie de mettre à bas un système qui vous condamne au métro-boulot-dodo. Je veux vivre…

    Conducteurs de métropolitains de tous pays, unissez-vous !!!