Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Defense de rire - Page 41

  • Chroniques d'un jeune parent, de l'esclavage légalisé comme mode de vie, le weekend, l'hypermarché...

    Imprimer

    caddie, enfant, caprice, centre commercialIl est à peine 9h00 du matin, c’est samedi et vous avez déjà eu à gérer une crise au sommet, entre menaces (qui peuvent être cumulatives dans la liste non exhaustive suivante : t’es plus mon papa ou ma maman, je t’aime plus, t’es méchant, je veux plus te parler, nan c’est toi qui va m’écouter…), pleurs et roulades au sol. Par bonheur (enfin, c’est vite dit), l’heure d’aller faire les courses arrivent à point nommé. L’attention de l’enfant va être détournée sur cette autre activité- Détourner l’attention, retenez bien cette expression : là encore une technique bien utile, qui fait ses preuves et qui est transposable dans presque tous les contextes.

    Vous voilà en route pour l’hyper du coin, et une nouvelle aventure pas si anodine que cela à vivre commence à partir du chariot à course dit Caddie. Il a un pouvoir hypnotique sur l’enfant. Il voit le rectangle rouge qu’il suffit de déplier pour en faire le siège de la plus fantastique des voitures de course. Et le papa (plus rarement la maman, quoique) imagine la même chose : chouette, un rallye et du slalom entre les rayons, un circuit à imaginer, des obstacles et de la performance au rendez-vous. Au supermarché, un adulte peut redevenir un enfant, au point de mettre mal à l’aise l’enfant, qui peut avoir quelque peu honte du comportement parental, comme quoi la roue tourne…

    Ouf de soulagement, la crise de la TV est passée, les courses vont pouvoir se dérouler tranquillement, à quelques virages en épingle près. Sauf que, un supermarché, pour un enfant, selon les rayons,  constitue la plus vaste des cavernes d’Ali Baba que seul un magasin de jouet arrive à surclasser. Votre pire ennemie du moment s’appelle la tête de gondole et ses promesses de bonheur matérialiste pour la famille en général et les plus petits en particulier. Les professionnels de la vente ne le savent que trop, l’enfant est un prescripteur d’achats à son insu. Mettre en avant des DVD de Cars, de Toy Story, des montagnes de Kinder, ou encore des amas de bonbon, c’est un coup bas dont ne se privent pas les géants de la distribution. L’enfant apercevant la figurine de son héros préféré ne va pas comprendre les subtilités de notre société, en particulier sur la consommation : travailler, avoir un salaire ou un revenu, ne dépenser que ce que l’on a et pas plus, ne pas prendre un crédit pour ma première chose venue. Savoir que le revenu ne couvre pas tous les désirs et que la frustration est à chaque coin de rue sont des concepts que de nombreux adultes n’acceptent déjà que difficilement et pour certains les récusent franchement, alors inutile de penser qu’un enfant les découvrira facilement et voudra se les voir appliquer sans broncher. C’est plutôt rassurant et sain d’ailleurs…

    Mais loin des considérations métaphysiques sur l’origine du mal, le parent est à l’entrée du magasin, concrètement, comment va-t-il s’en sortir sans passer par la case « conflit armé autour de la question de savoir s’il est raisonnable d’acheter la moitié du magasin et surtout cette cabane de jardin en forme de roulotte pour pouvoir jouer dedans »?

    La première et peut être l’unique chose à faire est de repérer les sirènes qui pourraient appeler l’enfant. Les fameuses têtes de gondoles. Elles sont le plus souvent…à l’entrée du magasin. C’est le moment crucial. Au lieu d’aller tout droit après l’entrée comme nous le faisons tous, il est impératif de virer à gauche tout en occupant l’esprit l’enfant pendant quelques secondes. Longer les caisses. Eloignez-vous de l’empire du mal des promos du mois de l’entrée du magasin et de son cortège de rayons diaboliques permanents au sein duquel se niche le saint du saint, le rayon jouet. Longeant les caisses, faisant en quelques sortes les courses à contresens, vous contournez la logique commercial et consommatrice. Il y a bien encore quelques pièges, dans le rayon gâteaux, jus de fruit et autres laitages au gout aussi industriel qu’addictif, mais le spectre du scandale et du bras de fer en plein magasin s’est éloigné. Car c’est bien la difficulté que pose le magasin : le scandale public, la perception du regard réprobateur des autres sur le caprice l’enfant, la fessée qui fait mauvais genre, bref un piège à se retrouver avec un paquet de bonbons sur le tapis de caisse pour acheter la paix sociale et repousser l’opprobre public. Mais lecteurs attentifs de ces chroniques, vous savez ce qu’il en coutera demain de baisser les bras aujourd’hui et de satisfaire le moindre désir de l’enfant : c’est faire entrer le diable dans la maison.

    Le dernier obstacle à franchir sera cette maudite caisse, temps d’attente où l’enfant aura le regard fixé sur des kinder surprise qui lui chantent une douce musique : mangez moi, mangez moi, mangez moi… à laquelle vous répondrez en vous motivant : Résiste, prouve que tu existes !...

    Il est 11 heures du matin, la pièce du caddie est récupérée, l’aventure continue, le weekend et sa nuée de pièges sont à peine entamés... 

    à suivre...



    Cliquez sur les bannières pub, elles font vivre le blog! :-)

  • Chroniques d'un jeune parent, de l'esclavage légalisé comme mode de vie : le weekend

    Imprimer

    chronique, humour, jeune parent, weekend, television, doraDans la vie d’avant, le weekend était ce temps béni, pareil à l’Eden, où rien n’était à programmer, presque tous les possibles s’ouvraient chaque fin de semaine, même si souvent aucun n’était exploré.  Sorties, petits voyages, cinéma, luxure ou au contraire oisiveté assumée au fond du lit et du canapé, à se regarder une saison complète de 24 heures ou de Dexter…Mais oubliez tout ce qui vient d’être décrit.

    Avec l’arrivée des enfants, le programme est chamboulé, ou plus exactement il devient impératif d’en avoir un puisque c’est le rythme de l’enfant, la satisfaction de ses besoins primaires, et, à nouveau, l’intendance qui vont dicter l’armature de l’organisation : lever, heure de déjeuner, sieste, diner, coucher. Tout va tourner autour de ces quelques étapes entre lesquelles il faudra caser le remplissage du frigo pour la semaine, la corvée de linge nécessaire pour réduire la montagne qui se forme sans fin, un brin de nettoyage pour ne pas transformer le logis en annexe de la maison des trois petits cochons, les impératifs familiaux qui se renforcent avec les récurrentes et plus ou moins espacées visites grand-parentales, et autres branches de l’arbre généalogique, les impératifs professionnels qui tombent sans crier gare et quelques autres bricoles non prévues. Notons, au passage, que le lever aux aurores imposé par les enfants offre une plage horaire plus conséquente pour faire tenir toutes ces tâches. Ainsi, en étant sur le pont dès 7h30, vous avez le temps de caser la corvée de linge jusqu’à l’ouverture du supermarché le samedi matin. Ça n’a l’air de rien mais c’est toujours ça de pris.

    A ce stade de la chronique, retenez un concept sur lequel nous aurons l’occasion de revenir : l’optimisation du temps. C’est une quête perpétuelle qui peut servir également en dehors du champ familial, ce qui n’est pas négligeable dans un CV. Malheureusement, la majorité des employeurs ne voient que les aspects négatifs dans le fait d’avoir des collaborateurs avec des enfants. C’est dommage, ils passent à côté de nombreuses qualités inhérentes à la fonction de parent sont une vraie plus-value pour une entreprise. Mais ce n’est pas le cœur du sujet de la présente chronique, peut-être y reviendrons nous un jour…ou pas. Revenons dès lors à nos moutons. Donc, 7h30 un samedi matin, la journée commence, le petit déjeuner peut être pris dans un calme relatif même si le premier combat va débuter sous peu, roulement de tambours à l’appui : papa, maman, je peux regarder des dessins animées ? Ou pour les plus petits au travers d’une seule onomatopée  « OUI-OUI », la télécommande à la main !?...

    La télévision est à la fois le pire ennemi et un allié de taille pour le parent. Elle permet de gagner quelques minutes de paix, voire de prolonger la nuit d’une heure ou deux, Mickey et compagnies faisant office de nounou d’appoint, pour le modique coût de la redevance télévisuelle. Mais le revers de la médaille est terrible, même dans le cas d’une consommation très modérée, voire quasiment inexistante. L’enfant, sous l’influence de la télévision devient un junkie à culottes courtes. Point de tabac, de cocaïne ou d’alcool en cause, mais le résultat est le même, une véritable addiction aux lignes colorées animées représentant si possible des animaux qui parlent. La difficulté surgit lorsqu’il faut décoller les yeux de l’enfant de l’écran, le regard bovin fait place à des éclairs sombres, signe manifeste d’une dépendance incontrôlée. Les symptômes de manque sont terribles : cris aigues, pleurs sans fin, coups de pied, coloration écarlate du visage. Le petit ange se transforme en une bête féroce n’ayant plus qu’un objectif, une idée en tête et un mot à la bouche : Télé…

    Le ver est dans le fruit, et face à Dora l’exploratrice, vous ne tenez pas la comparaison, vous n’existez plus ou pire, vous devenez l’ignoble monstre qui veut l’écarter de sa nouvelle idole, dont il vous demande de passer encore et encore le DVD (l’enfant est monomaniaque, il a des phases, elles peuvent durer un certain temps et je vous le dis tout de suite, c’est insupportable, le salon se transformant en une salle d’interrogatoire de Guantanamo, un simple DVD un instrument sophistiqué de torture psychique). Si vous cédez, vous êtes dans le pétrin pour les vingt prochaines années, la progéniture vous mangera sur la tête tout le temps, avec le risque non négligeable de créer un Frankenstein des temps modernes, un corps d’humain avec une tête d’abruti. Mais vous gagnez une quelques minutes de silence et de quiétude tout de suite...

    A priori, comme ça le choix est facile, la fermeté, quelques minutes de pleurs et il vous remerciera plus tard et vous vous serez épargné des difficultés insurmontables pour des lendemains qui déchantent. En pratique, c’est bien plus compliqué que cela. La fatigue, l’inattention, le « c’est pas grave, c’est exceptionnel, ça se reproduira pas» font baisser la garde même aux plus résistants et l’engrenage commence. Impitoyable. Il faut des jours, des semaines, des mois pour redresser la situation. Parfois, il est trop tard. Condoléances…


    (à suivre)



    Cliquez sur les bannières pub, elles font vivre le blog! :-)

  • Chroniques d’un jeune parent, de l’esclavage légalisé comme mode de vie… épisode 1

    Imprimer

    Chroniques, humour, jeune parent, fatigue, journée de dingue, matrix, dormir, vie socialeÊtre géniteur fait peser quelques responsabilités et  emporte quelques sacrifices, plus ou moins long dans le temps, dans l’espace et en intensité.

    Autant ne pas tourner autour du pot et l’annoncer tout de go : la prime enfance, de la maternité à la maternelle est une sorte de mise entre parenthèses plus ou moins avérée de la vie sociale, intellectuelle et autres. En effet, le petit d’homme, dans ses premiers mois s’apparente plus à un suceur de sang des Carpates qu’à un modèle réduit d’homo sapiens sapiens. C’est cruel mais la vérité est là.

    Vous aimiez jouer d’un instrument de musiques, voir tous les films qui sortent au cinéma, vous préparer à péter le chrono lors de votre prochain marathon, faire la java tous les weekends, la liste est longue comme le bras et dépend de chaque individu… Autant être honnête, il va falloir faire son deuil de cette douce existence… Comme dirait Lawrence Fishburne à Keanu Reaves dans Matrix Welcome to the real world

    Premier facteur qui réduit à néant les velléités de faire comme si de rien n’était et de poursuivre sa vie d’avant, c’est bien entendu la fatigue, comme évoqué dans une précédente chronique. Sous la barre du mètre, le petit humain aspire toute l’énergie qui se trouve dans son rayon. Un trou noir qui transforme le parent en zombie, ce dernier poursuivant dès lors un seul objectif : dormir, faire la sieste, se reposer, roupiller, rejoindre les bras de Morphée, se lover dans sa couette, glandouiller sur le canapé. Bref, ne rien faire, fermer les yeux et sentir la chaleur des paupières sur la pupille.

    A ce tarif-là, en fin de journée, il ne reste comme énergie qu’à peine de quoi comater devant le la télévision, en choisissant le premier programme venu. Pire, vous en venez même à trouver TF1 agréable (traduire, abrutissant, ne faisant pas réfléchir, donc reposant). Seule une activité nécessitant une passivité totale trouvera grâce aux yeux de parents exténués qui n’ont pas chômé depuis le matin.

    Car nous touchons là le fond du problème : dès potron-minet, le temps file à toute vitesse. Du matin au soir, les temps de respiration sont rares, pour ne pas dire inexistants. Un mot devient familier du vocabulaire de tous les jours : l’intendance. Et plus exactement, assurer l’intendance…qui consiste à bouffer le temps libre qui existe en dehors de l’activité professionnelle…c'est-à-dire toute le reste du temps… 6h30, lever, petit-déjeuner, séquence habillage, pour les uns et les autres, dépose des enfants, ne pas se mettre en retard au travail…Pause du midi, rapide, trop rapide, cause de malbouffe et provoquant moult ennuis gastriques, pour pouvoir sortir tôt, et recommencer le marathon familial : récupération des enfants, nettoyage des enfants (traduire douche ou bains), préparation du repas, repas, jeux, histoires, chansons, coucher, l’enfant ne veut pas dormir, le ton monte crescendo, la bataille feutrée pour qu’il s’endorme commence, elle va durer plus ou moins longtemps selon le modèle et le facteur pleine lune. Victoire, enfin !

    Mais vous regardez l’heure, il est 22 heures, vous pleurez. Merde, déjà… Vous aimeriez faire un petit quelque chose pour entretenir l’illusion que vous n’êtes pas tombé en esclavage mais un choix cornélien se fait jour, ou plutôt nuit : la raison voudrait que vous alliez dormir, vos paupières sont lourdes, mais l’esprit ne peut s’y résoudre, au prix d’un manque de sommeil qui rendra la journée du lendemain encore plus difficile…

    Mais il ne faut pas croire que cela va en s’arrangeant le weekend… Vous ne le saviez pas avant mais vous le découvrez rapidement, l’activité professionnelle a cette vertu qu’elle est somme toute reposante à côté de ce qui vous attend les samedis et dimanches… (à suivre)

  • LE ROI NU

    Imprimer

    S’il est une chose que l’on ne peut pas enlever à Nicolas Sarkozy c’est bien sa capacité à cristalliser les passions. De l’amour fou à la haine viscérale, le personnage ne laisse pas indifférent. Mais il y a peu du capitole à la roche tarpéienne, et de 2007 à 2012, le candidat de l’UMP le découvre.

    Ainsi, Les gens bons de Bayonne ont montré tout le bien qu’ils pensaient du président sortant qu’ils verraient bien sorti… Le bus de militant UMP n’était pas rempli comme à l’accoutumé, premier signe de fatigue, et qui par contraste donne de la voix aux opposants. Car le camp de l’UMP a beau jeu de noyer le poisson en vociférant, avec une mauvaise foi appuyée, contre de prétendus terroristes (tiens on refait le coup de Tarnac…) et de crypto-socialistes coupables d’une trahison républicaine, cela démontre surtout un candidat isolé qui n’arrive plus à occuper l’après-midi d’une maison de retraite en affrétant un car pour aller l’applaudir. Derrick a battu Nicolas Sarkozy à plate couture, c’est dire l’abîme dans lequel ce dernier est plongé.

    A de nombreux égards, la politique s’apparente à une scène de théâtre, et nécessite tout autant de comédiens, metteurs en scène et autres figurants. L’acteur politique est comme l’acteur de théâtre, il a peur du bide. Rien de plus triste qu’une salle vide et la publicité qui pourrait en être faite. Mais à la différence du théâtre, les spectateurs ne viennent pas toujours spontanément. A contrario, il est des spectateurs que l’homme politique n’apprécie pas de voir dans la salle ou dans la rue. Alors, comme cela se pratique depuis la nuit des temps, des figurants sont postés le long du cortège ou dans la salle d’un meeting et les opposants sont repoussés le plus loin possible.

    Souvent, il n’est pas besoin de leur demander de venir à ces mains et visages amicaux, ils viennent de leur plein gré, on appelle cela des militants ou des sympathisants. Quelquefois, il faut affréter des bus, demander au maire de la ville de bien vouloir accueillir, avec une ou deux classes d’enfants des écoles communales, le président ou le candidat. C’est vieux comme Hérode, et à la différence de la Corée du Nord, cela ne se fait pas par la peur d’une hypothétique balle dans la tête en cas de refus.

    Nicolas Sarkozy et plus largement l’UMP use et abuse de ces stratagèmes. Rappelez-vous de cet épisode pas si lointain, Nicolas Sarkozy visite une usine et sur l’estrade, pas une tête ne dépasse. Les salariés ont été sélectionnés pour leur taille, inférieure ou à défaut égale à celle du chef de l’Etat. Ces derniers mois, ces dernières semaines, les mises en scène sont devenues chaque fois plus grotesques, les ficelles de plus en plus grosses et au final tout le monde s’en aperçoit. Du transfert de salariés sur un chantier fermé pour faire croire à une visite sur un lieu de travail de Nicolas Sarkozy en passant par l’obligation faite à des enfants d’une école de brandir des petits drapeaux et de clamer Vive le Président, rien n’arrête la propagande.

    Mais la source s’est tarie. Même les militants UMP ne se déplacent plus. Le roi est nu, il se retrouve face à l’opinion publique : quelques supporters à la voix terne dont la vigueur est recouverte par les sifflets d’opposants, plus nombreux. Un baromètre vivant que Nicolas Sarkozy a pris en pleine face. Redevenu candidat, les forces de police lui sont facturées (on l’espère), dès lors, les dispositifs sont plus légers. Et la vérité des urnes se fait jour. Le roi est nu, le roi est seul…

  • Chroniques d'un jeune parent, le manque de sommeil (épisode 2)

    Imprimer

    Chronique, humour, parents, enfants, manque de sommeil, solutions, divorce, grands parents... Les parents de jeunes enfants doivent faire face à un fléau, le manque de sommeil. Existe t'il des solutions pour dépasser ce phénomène ? Quelques pistes se profilent...

     

    Solution n°1, faites tout reposer sur votre compagne ou compagnon. Il ou elle l’a voulu ce mioche, il est temps d’assumer. Comme dirait Ponce Pilate, je m’en lave les mains… Solution égoïste et risquée, conduisant tout droit à la case divorce… Mais qui peut faire les affaires de certains, en ce sens qu’elle représente la solution n°2.

    Solution n°2, le divorce. Non pas que vous n’aimiez plus l’être tendre, mais la garde alternée vous ouvre les portes de ce bijou que constitue la liberté d’un weekend sur deux. Avancée majeure de la législation et des mœurs, le divorce peut être la solution à la fatigue chronique. La moitié des vacances, la moitié des weekends, le déficit de sommeil rattrapé, les sorties… A n’en pas douter, de nombreux couples se défont pour ce seul avantage. Pourtant, les effets sont annulés si chacun des protagonistes refait sa vie et qu’une armée de mioche occupe tous les weekends. L’efficacité du divorce pour le rétablissement du sommeil ne fonctionne qu’avec son pendant, si je puis m’exprimer ainsi, à savoir la vasectomie ou la ligature des trompes…

    Solution n°3, la gouvernante. Mary Poppins s’occupe des enfants, les parents vivent et même mieux, se retrouvent, s’aiment, se reconquièrent en éloignant le spectre de la solution n°2 tout en préservant l’égalité au sein du couple que n’assure pas la solution n°1 : tout repose sur une tierce personne. Mais quelques risques subsistent: ne la choisissez pas trop jolie, sinon la solution n°2 se profile, bien qu’elle puisse déboucher sur la solution n°1, étant donner l’expertise de la future hypothétique belle-mère de vos enfants. Cette solution nécessite par ailleurs un niveau de revenu que, nous constatons, à peine quelques milliers d’individus détiennent. Ce n’est donc pas à la portée de toutes les bourses. Sauf à engager un ou une sans-papiers en piquant son passeport au passage pour faire taire toutes revendications mais vous l’avouerez ce n’est pas très morale, c’est même répréhensible et je vous préviens, je vous dénoncerai !

    Solution n°4, les grands-parents. La solution adéquate semble se dessiner, car nous sommes en présence d’une main d’œuvre disponible, corvéable, quasi-gratuite, et qui, se trouvant exister en double exemplaire, dans le cas général, offre un mode de garde au carré, qu’une concurrence savamment entretenue par les parents des jeunes enfants entre leurs parents respectifs permet de faire perdurer dans la durée… Mais ça c’est sur le papier…

    Tout d’abord, pour que cette solution puisse être mise en œuvre avec pertinence et efficacité, le facteur géographique est prépondérant. Si vous habitez à Pétaouchnok et que vos parents résident à Tataouine, ça ne vaut peut-être pas la peine de faire dix heures de route dans le weekend pour déposer les gamins…le remède serait pire que le mal. A ce compte là, au prix de l’essence, autant prendre une baby-sitter ou une gouvernante mais avec le risque évoqué plus haut dans la solution n°3.  Au mieux, pouvez-vous y passer le weekend en laissant votre maman ou votre belle-maman  (les grands parents de sexe masculin de la génération actuelle ont tendance à avoir adopté la solution n°1) gérer les petits au réveil, c’est toujours ça de gagner mais n’y voyez pas là votre salut, tout au plus un pis-aller temporaire.

    Deuxième condition : Encore faut-il vouloir les laisser à ses parents… Certes, nos chères petites blondes (ou brunes ou rousses…) nous en font baver mais méritent-elles un tel traitement c'est-à-dire les voir revenir traumatisées, dans le cas où les grands parents ont des tendances autoritaires et sont légèrement psychopathes sur les bords. Car au-delà du crève-cœur que cela constitue, vous y ferez une mauvaise opération. Pour une grasse mat’ gagnée, ce sont des semaines entières de dérèglements des gamins à prévoir, des cauchemars la nuit et donc un sommeil hachée et d’une très mauvaise qualité… Dans un cas certes différent mais aux conséquences tout aussi dommageables, on peut noter le comportement irresponsable de grands-parents gâteux devant leurs petits-enfants, leur passant tous les caprices, les couvrant de tous les cadeaux. L’enfant est pourri-gâté, il va se transformer en petit con matérialiste et consommateur, et vos parents vous auront mis dans de beaux draps. Irresponsabilité ou vengeance, la recherche s’interroge sur les motivations…

    Troisième condition : encore faut il que les grands-parents acceptent de garder vos gamins… Tout simplement. Car les mœurs évoluent, et de nos jours certains grands-parents ne se sentent plus coupable de refuser leurs petits-enfants. Ils ont épuisé le quota de patience et de grasses matinées flingués avec leurs propres enfants, chacun son tour et chacun sa merde donc…

    Bref, la solution des grands-parents, bien que séduisante de prime abord n’est pas à la portée de tout le monde…

    Solution n°5, soufflée par une amie : verrouiller votre porte à double tour, laisser trainer quelques biscuits et briques de jus d’orange à côté de la gamelle du chat, l’enfant s’autonomisera, par la force des choses. Cette solution présente de nombreux avantages. Déjà, elle vous permet de faire la grasse mat’. Et ça, c’est quand même le but recherché. Cerise sur le gâteau, dans ce monde de brutes où l’enfant, futur adulte, devra jouer des coudes pour se faire une place, la rencontre avec l’adversité dès le réveil le rendra plus fort. C’est une leçon de vie à moindre coût. Mais cette solution demande une volonté de fer parce qu’elle peut s’accompagner d’un sentiment de culpabilité que certains auront du mal à assumer…dont l’auteur de la présente chronique…à qui il ne reste que la solution n°6…

    Solution n°6, prendre son mal en patience, la vengeance est un plat qui se mange froid… Il faut se résigner et faire une croix sur la quiétude d’un sommeil réparateur, sans interruption intempestive, et attendre des jours meilleurs. Cela arrivera. Un, deux, cinq ans ? Une certitude, ça viendra… Et dans quelques années, l’enfant devenu grand, comatant jusqu’à plus d’heure à la suite d’une soirée arrosée et d’une quasi nuit blanche, verra surgir ses parents, dans un vacarme indescriptible, un rire sardonique barrant leurs visages et osant sans peine affirmer : désolé, on ne voulait pas te réveiller…