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  • Les anciens et les modernes

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    capitalisme, tafta, tisa, anciens, modernes, archaïque, démocratieLa querelle des modernes et des anciens. Les débats contemporains ne font pas autre chose que de jouer sur le cliché. Projet de réforme du code du travail, Tafta, Tisa, les sujets sont nombreux même si les deux derniers ont préféré ou préfère se la jouer mode furtif et technique.

    Pour les promoteurs de ces projets, c’est la modernité contre le monde ancien, le sens de l’histoire, qu’ils pensent ou se persuadent de mettre en œuvre, avec une certaine ironie : le sens de l’histoire, c’est un argument idéologique que de nombreux de leurs prédécesseurs ont brandi : communisme, fascisme et désormais capitalisme néo-libéral. Se penser comme inéluctable, c’est le penchant naturel des idéologies qui broient les hommes. Lutter contre l’inéluctable, c’est souvent ce qui a sauvé l’humanité de ses pires travers, ce qui ne veut pas dire refuser d'évoluer, nuance. Par contre, le déterminisme est suspect par nature quand il appuie l’argumentaire des modernes et des anciens.

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  • Le poulet aux hormones, c'est taftaïen...

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    Mais où sont passés les bonnets rouges ? Après avoir fait l’actualité il y a un an en anticipant les feux de la Saint-Jean de quelques mois, ils ont disparu des écrans radars aussi subitement qu’ils y étaient apparus…

    C’est bien dommage, car il y a en ce moment un vrai combat qui pourrait coller pile-poil à une large part des luttes qu’ils prétendaient incarner sur un sujet plus dangereux que quelques portiques. L’écotaxe c’est même pipi de chat et roupie de sansonnet à côté.

    Ça tient en quelques acronymes : CETA (comprehensive economic and trade agreement) pour le Canada, TAFTA (Transatlantic Free Trade Area) pour les USA, ce dernier se dénommant désormais dénommé TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) parce que TAFTA commençait à être connu comme le loup blanc… Pour CETA, pas de bol, il a déjà été signé dans une indifférence générale, pendant que l’Europe s’extasiait sur l’été indien.

    En gros, c’est faire des deux rives de l’Atlantique une grande et belle zone de libre-échange entre cousins européens et nord-américains…

    C’est pas déjà le cas se demande le lecteur qui sent qu’on le prend pour une truffe et qui se rappelle avoir déjeuner dans un fast-food pas plus tard qu’hier…

    Certes, il y a des accords qui existent, des droits de douane qui aujourd’hui sont réduits à peau de chagrin, des quotas pas très restrictifs mais mon bon monsieur, il reste des freins qui empêchent de faire, des verrous à faire sauter : la libéralisation de l’économie est un combat permanent… Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour : il ne faut pas seulement aimer le business, il faut le lui montrer...

    Les enjeux sont de deux ordres mais intrinsèquement liés entre eux…

    Les barrières non tarifaires et un organe supranational de règlement des différends… ça fait beaucoup de mots compliqués dans la même phrase mais il va falloir faire un effort lecteur, parce que derrière ces mots le grand méchant loup se cache. Et il a très faim. Très très faim. Et les petits cochons, c’est vous, c’est moi… d’ailleurs, il les aime bien aussi avec un bonnet rouge les petits cochons…

    Alors Les barrières non tarifaires c’est quoi ? C’est tout ce qui n’est pas un droit de douane mais qui limite ou empêche une marchandise, une technologie de pénétrer sur un territoire : les normes environnementales, les normes sociales… bref des règles de droit qui sont le reflet d’un choix de société (et à l’occasion, mais c’est très rare, avouons-le pour ne pas être taxé de partial, pour empêcher de faire entrer des marchandises tout court)… vous voyez venir la chose non ? Les OGM, les hormones de croissance, les normes sanitaires… c’est tout ça… Quelle norme sera choisie ? La plus protectrice ou la plus lucrative ? Au fond de toi, lecteur, au fond de toi petit bonnet rouge, tu le sais : tu vas en bouffer du bœuf aux hormones nourri aux OGM, pendant que ce qui reste de ton code du travail, protecteur de ta santé, sera mis en charpie, tandis que nos amis américains vont se retrouver avec la city londonienne aux basques de leur système financier…

    Imaginez maintenant que vous mettiez dans cet accord la création d’un tribunal arbitral au-dessus des Etats, un peu comme celui qui a donné raison à Bernard Tapie (des personnes privées, qui arbitrent, la décision s’imposant aux parties, y compris aux Etats)… Cocktail détonnant non ? Les grosses firmes, Européennes et Américaines poussent très fort, très très fort pour ce type de solution. Les frontières et l’état de droit existent encore un peu. Les juridictions internes sont plutôt protectrices du citoyen. Monsanto n’en peut plus de se faire refouler par le Parlement européen et les Etats, les groupes européens, notamment bancaires, aimeraient bien rapiner un peu plus outre-Atlantique pour faire sauter les verrous protecteurs. L’organe de règlement des différends, c’est le rêve : attaquer les Etats pour faire appliquer la législation la moins contraignante au nom de la liberté du commerce et du combat contre les barrières non tarifaires. Avec une décision privée s’imposant aux Etats… Il y a des conseils d’administration de multinationales où l’on jouit pour moins que ça…

    Dans une opacité réelle, la commission européenne et le secrétariat du commerce américain négocient un accord que les lobbys ont posé sur la table après quelques années de pause : il y a un peu plus de dix ans, ils s’étaient fait sortir par la porte avec l’AMI, pas plus qu’ils n’ont réussi à faire aboutir les négociations de l’OMC. Qu’importe, ils essaient par la porte de service.

    Les allemands ont d'ailleurs vu de la lumière et ils commencent, doucement, à se réveiller… Derrière le sourire de Golden Boy des lobbys, ils ont vu la gueule du loup et sa queue.

    Si vous voulez rester maître de votre destin, vivre et travailler au pays, plutôt que de mettre le feu à un portique ou à une permanence des impôts, allez voir vos députés, nationaux, européens et demandez-leur des comptes sur TAFTA/TTIP et CETA. Les citoyens européens, américains, canadiens ne peuvent et ne doivent pas laisser passer cette nouvelle intrusion de ces mêmes groupes qui les ont déjà bien assez mis sur la paille…

    Bonnet blanc et blanc bonnet de tous les pays, unissez-vous !

  • Au pied de la lettre

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    Les chiffres sont magiques. Depuis toujours. Il y a quelque chose d’ésotérique derrière ces suites numériques. Comme si les chiffres permettaient d’expliquer le monde par un caractère incontestable. Le nombre d’or, pi… Ça vous objective le débat d’y aller de son petit chiffre. Un chiffre, c’est un chiffre ma bonne dame.

    C’est pas faux. Mais un chiffre, c’est surtout ce que l’on en fait, comment on l’a fabriqué et là, c’est un allié précieux pour lui faire dire tout et son contraire. Les exemples foisonnent de ces prises d’otages répétées sur des chiffres sans fondement, seulement pour « objectiver » un raisonnement.

    Pourtant, une petite analyse sérieuse, quelques questions à peine impertinentes permettraient de lever la supercherie. Mais il faut croire que seule la taille des prothèses mammaires de Nabila intéresse le journalisme d’investigation. Ce qui n’est pas totalement vrai, rendons à César ce qui lui appartient, certaines rubriques désintox existent. Mais le spectateur est plus subjugué par les « lolcats », ça c’est un pilier de la société moderne, pas cette triste réalité que les empêcheurs de réfléchir en rond imposent : le spectateur, il est comme devant un magicien, il sait bien qu’il y a un truc mais il préfère ne pas savoir. Pour continuer à rêver. Ou plus précisément pour ne pas réfléchir.

    Ces derniers temps, la tendance s’amplifie. La commission européenne vient de nous en livrer un exemple. Elle négocie actuellement un traité de libre-échange avec les Etats-Unis. TAFTA que ça s’appelle. Devant la pression qui s’installe, la commission clame que rien n’est fait, les discussions ne permettent pas de donner le contour du résultat final. Mais dans le même temps, elle annonce que ce projet de traité non abouti devrait permettre d’enrichir chaque citoyen européen de 545 € par an. C’est précis comme chiffre pour des négociations bien floues et incertaines.

    Autre légende urbaine : les chinois accaparent les terres africaines. C’est pas faux mais ce ne sont ni les seuls, ni les premiers. Les américains sont n°1, la chine arrive en 6ème position (futuribles de janvier). Comme quoi les chiffres recouvrent des réalités à géométrie variable.

    Question de chiffre, certains y vont fort : quand Michèle Alliot-Marie dit qu’elle va perdre de l’argent, il y a comme un malaise. On parle de quoi ? De près de 11 000 €. Par mois. Comment peut-on vivre avec cela, on se le demande c’est vrai…

    Les exemples pourraient être multipliés à l’infini. Chiffres à l’appui.

    Et question chiffre, la reine c’est la SNCF. Avec elle, tout est possible. Pour quelques centimètres de trop, la vénérable compagnie de transport ferroviaire devient la risée de tout un pays, peut être u monde, ne soyons pas modestes, pour faire plaisir à Arnaud Montebourg. On est pas champion du monde tous les jours. Les quais vont être rabotés, pour faire passer les nouvelles rames, et le attention à la marche en descendant des trains classiques va devenir attention au canyon. Errare humanum est. A ce niveau, c’est inimaginable. Mais quelque part, ça rassure. A quelques centimètres près, la nature humaine reste fidèle à elle-même, imprévisible. Pour le pire mais heureusement pour le meilleur.

     

    Avec ces quelques centimètres de trop et ces quelques millions en plus, avouons-le, la magie a opéré : ça faisait bien longtemps qu’on ne s’était pas autant poilé ! Un rire vaut bien un bon steak en or massif. Il y a des chiffres que l’on peut prendre au pied de la lettre…