Une connerie au-dessus de tout soupçon
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L'attaque des clowns - parodie
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Contre la pandémie de la connerie, vacciner la démocratie.
Il y a dans la politique de l’exécutif quelque chose d’hypnotique. Cet en même temps troublant, qui souffle le chaud et surtout le froid, qui se fait tour à tour moralisateur, je men foutiste, père fouettard, paternaliste, produit un syndrome de Stockholm sur un pays entier, pris en otage par un mouvement qui a gagné sur un malentendu (faire barrage au front national) tout en se laissant avoir par une communication bien huilée, avec une parole présidentielle décrédibilisée mais qui est attendue avec impatience.
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Y a quoi à la téléologie?
Le cerveau humain a des capacités insoupçonnées. Il permet à tout un chacun de donner l’illusion d’être de fins stratèges, des tacticiens hors pairs, toujours assuré d’arriver aux rivages visés. Les circonstances, le hasard, les déviations, tout est oublié et l’histoire se réécrit en ligne droite. Pratique. Nous sommes toujours l’acteur de notre destin, que ce soit en amour, en affaire ou dans d’autres domaines. La réalité est enjolivée, polie, pour faire oublier que dans la descente d’une rivière, si les coups de pagayes sont appréciables, le courant nous emporte d’autant plus qu’il est impétueux.
C’est ainsi depuis la nuit des temps, l’humain est téléologique par nature. Ce n’est pas un gros mot même si ça prête à confusion. L’homme voit des fins partout. Ça le rassure. Autant qu’un bon steak-frites. Ce dernier a pour finalité d’adoucir et de reposer l’homme. Sinon le conquistador n’aurait pas découvert l’Amérique et ses pommes de terre. On aurait l’air con de vouloir se rassurer avec un steak-rutabaga ! La nature est donc bien faite et la téléologie aussi. Après tout, c’est une explication qui en vaut bien une autre.
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Ah Dieu que la guerre est jolie (de loin et sur le papier)
L’humanité commençait à désespérer : en dépit des efforts surhumains qu’elle met pour saloper la terre, elle ne pensait pas assister au spectacle de la troisième guerre mondiale de sitôt !
Elle en venait à se mettre des bacs d’eau sur la tête, dans une tentative désespérante de mettre en lumière une pandémie de conneries de grande ampleur…
Mais c’était oublier les coups de pouce du destin, l’âme slave toujours prête à se sacrifier pour permettre à l’humanité de s’accomplir dans ce qu’elle sait faire d’aussi bien, si ce n'est mieux que la paix, la guerre.
Mourir pour Dantzig, mourir pour Donetsk. Un nouveau dilemme va-t-il s’offrir à nous ?
Une chose est certaine, le pouvoir russe a beau changer de nom, son programme est immuable : conforter l’empire. Avant-hier le Tsar, hier le soviet suprême, aujourd’hui Poutine. Il rappelle que l’Ukraine est la chasse gardée de Moscou, et qu’un régime pro-occidental serait malvenu.
Mais, au final, les protestations sont molles et les mesures de rétorsion bien contenues d’un côté comme de l’autre. La Russie va grignoter l’Ukraine sur ses marches, et à la prochaine révision des cartes google maps la situation de fait sera entérinée. Qu’est-ce qu’on irait faire à Donetsk après tout…
Il y aurait bien le Proche-orient d’où pourrait provenir l’étincelle qui manque pour embraser le monde, mais là aussi, les tentatives multiples, par tous les acteurs de la région, qui s’entretuent avec une conscience professionnelle à faire pâlir d’envie une table ronde du Medef, car oui, disons-le tout net, point de 35 heures du côté du Hamas ou de Tsahal, on ne compte pas ses heures, il y a encore des gens pour qui l’engagement représente quelque chose, les tentatives donc se révèlent infructueuses.
La piste cubaine est froide, la Chine n’est pas du genre à se faire hara-kiri et a déjà ses propres contradictions à dépasser.
Pourtant les conditions sont réunies : une pandémie est prête pour accompagner avec à-propos le déclenchement d’une guerre. Ebola aurait un terrain de jeu optimal avec une bonne petite troisième guerre mondiale. Il pourrait enfin rejoindre dans la postérité la grippe espagnole qui n’avait rien d’ibérique, la peste noire mais aussi brune, le choléra, le typhus et autres maladies intiment liées à l’état de guerre.
Mais rien n’y fait. Pas même l’oubli de faire sa déclaration fiscale et de payer ses impôts. Tout au plus cela provoque un mini-remaniement.
Il ne reste qu’à bosser à l’ancienne : continuer à saloper l’environnement, stigmatiser l’autre, appauvrir encore un peu plus ceux qui n’ont déjà pas grand-chose. Permettre la montée des abrutis qui eux, n’auront pas d’état d’âmes pour faire de ce monde le cauchemar que l’humanité repousse autant qu’elle le fascine.
Mais au final, une seule question mérite d’être posée : Valérie Trierweiler est-elle en piste pour le Goncourt 2015… Il y a des choses plus importantes que la paix dans le monde, la lecture de la presse de la semaine passée l’ayant bien montré… Comme dirait l’autre, merci pour ce trop long moment…
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Au pied de la lettre
Les chiffres sont magiques. Depuis toujours. Il y a quelque chose d’ésotérique derrière ces suites numériques. Comme si les chiffres permettaient d’expliquer le monde par un caractère incontestable. Le nombre d’or, pi… Ça vous objective le débat d’y aller de son petit chiffre. Un chiffre, c’est un chiffre ma bonne dame.
C’est pas faux. Mais un chiffre, c’est surtout ce que l’on en fait, comment on l’a fabriqué et là, c’est un allié précieux pour lui faire dire tout et son contraire. Les exemples foisonnent de ces prises d’otages répétées sur des chiffres sans fondement, seulement pour « objectiver » un raisonnement.
Pourtant, une petite analyse sérieuse, quelques questions à peine impertinentes permettraient de lever la supercherie. Mais il faut croire que seule la taille des prothèses mammaires de Nabila intéresse le journalisme d’investigation. Ce qui n’est pas totalement vrai, rendons à César ce qui lui appartient, certaines rubriques désintox existent. Mais le spectateur est plus subjugué par les « lolcats », ça c’est un pilier de la société moderne, pas cette triste réalité que les empêcheurs de réfléchir en rond imposent : le spectateur, il est comme devant un magicien, il sait bien qu’il y a un truc mais il préfère ne pas savoir. Pour continuer à rêver. Ou plus précisément pour ne pas réfléchir.
Ces derniers temps, la tendance s’amplifie. La commission européenne vient de nous en livrer un exemple. Elle négocie actuellement un traité de libre-échange avec les Etats-Unis. TAFTA que ça s’appelle. Devant la pression qui s’installe, la commission clame que rien n’est fait, les discussions ne permettent pas de donner le contour du résultat final. Mais dans le même temps, elle annonce que ce projet de traité non abouti devrait permettre d’enrichir chaque citoyen européen de 545 € par an. C’est précis comme chiffre pour des négociations bien floues et incertaines.
Autre légende urbaine : les chinois accaparent les terres africaines. C’est pas faux mais ce ne sont ni les seuls, ni les premiers. Les américains sont n°1, la chine arrive en 6ème position (futuribles de janvier). Comme quoi les chiffres recouvrent des réalités à géométrie variable.
Question de chiffre, certains y vont fort : quand Michèle Alliot-Marie dit qu’elle va perdre de l’argent, il y a comme un malaise. On parle de quoi ? De près de 11 000 €. Par mois. Comment peut-on vivre avec cela, on se le demande c’est vrai…
Les exemples pourraient être multipliés à l’infini. Chiffres à l’appui.
Et question chiffre, la reine c’est la SNCF. Avec elle, tout est possible. Pour quelques centimètres de trop, la vénérable compagnie de transport ferroviaire devient la risée de tout un pays, peut être u monde, ne soyons pas modestes, pour faire plaisir à Arnaud Montebourg. On est pas champion du monde tous les jours. Les quais vont être rabotés, pour faire passer les nouvelles rames, et le attention à la marche en descendant des trains classiques va devenir attention au canyon. Errare humanum est. A ce niveau, c’est inimaginable. Mais quelque part, ça rassure. A quelques centimètres près, la nature humaine reste fidèle à elle-même, imprévisible. Pour le pire mais heureusement pour le meilleur.
Avec ces quelques centimètres de trop et ces quelques millions en plus, avouons-le, la magie a opéré : ça faisait bien longtemps qu’on ne s’était pas autant poilé ! Un rire vaut bien un bon steak en or massif. Il y a des chiffres que l’on peut prendre au pied de la lettre…