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sarkozy - Page 3

  • Résignez-vous!

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    Au contraire du court essai de Stéphane Hessel publié en 2010, le slogan à la mode dans la bouche des gouvernants et autres commentateurs est un appel à baisser la tête et courber l’échine devant la situation explosive que nous vivons.

    Tous les procédés sont bons pour faire rentrer dans le crâne du citoyen qu’il n’y a point de salut en dehors d’une bonne saignée. Nico et Angela vous le répètent : l’austérité, c’est le pied !

    Plutôt que chercher à reprendre son destin en main, en s’affranchissant du dieu marché et de ses intercesseurs sur terre, les agences de notation, il convient de se mettre un peu plus à sa botte en courant après un triple A grace à la potion magique « Merkozy », composée de rigueur, de dumping  social et fiscal et de règles techniques aussi absurdes qu’absconses.

    Résignez-vous…et votez bien lorsque l’on vous proposera les prochains traités. L’union budgétaire par la méthode du père fouettard, voilà le rêve auquel vous pouvez aspirer pour les années qui viennent.

    Résignez-vous à ne pas casser cette interdiction faite à la BCE de ne pas devenir la banque des Etats…comme cela a pourtant pu être le cas avant les années 70-80, où le mot crise financière n’existait pour ainsi dire presque pas, une époque où les Etats ne payaient pas d’agences de notation braquant la menace d’une mauvaise note.

    Résignez-vous à ne pas remettre en cause des politiques fiscales qui ont creusé les déficits, alourdit la dette et…fait exploser les inégalités de patrimoine et de revenus.

    Résignez-vous à être les coupables, les stigmatisés, les fraudeurs, les déviants : au royaume du Dieu marché, vous serez les victimes anonymes mais bien utiles de la cupidité des autres.

    Résignez-vous à ne pas entendre d’autres voix que celles des commentateurs officiels : Il n’est qu’un seul Dieu le marché et Standard & Poors est son prophète. Tout ce que l’on vous dira de différent n’est que l’œuvre d’hérétiques à la seule vrai foi sur terre, l’œuvre de populistes désœuvrés et même anti-germain sur les bords…

    Résignez-vous à vous replier sur vous-même, avec un peu de chance, vous éviterez la faucheuse du jugement dernier des réajustements structurels…

    Après avoir applaudi au énième sauvetage sans lendemain de Saint-Nicolas, vous vous flagellerez trois fois en récitant le crédo libéral ! Amen

  • Les nouveaux talents du rire...de droite

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    Henri Guaino a du souci à se faire : le Président de la République a semble t’il trouver une nouvelle plume pour ses discours. On sent pointer en effet un retour du comique de droite dans les dernières sorties du mari de Carla. L’humour beauf et les effets de manche au rabais jalonnent la parole présidentielle. Après la sortie sur les fraudeurs sociaux, à l’arrière goût de rouge qui tache et au parfum de boisson anisée de café du commerce, le Président a fait une sortie, remarquée, à défaut d’être remarquable, sur le nucléaire. Un peu dans la veine d’un sketch de Bigard, Nicolas Sarkozy se plaît à jouer avec des évidences pour tenter de décrédibiliser le débat sur le nucléaire en amusant la galerie: ma bonne dame, va pas falloir compter sur le renouvelable, la nuit y a pas de soleil. Ce n’est pas sérieux ! La bonne dame (ou le bon monsieur) applaudit, en rigolant avec complicité, la caméra capte cet instant de communion entre le comique et son public.

    Si DSK avait été dans son camp, sans nul doute le candidat de l’UMP à la présidentielle aurait fait une sortie sur les robes trop courtes des femmes de ménage, véritable pousse au crime.

    Le président donne le ton de sa campagne à venir : démagogique, ras les pâquerettes et qui titre à douze degré d’alcool au moins.

    Le problème, c’est qu’il ne fait pas rire grand monde dans ce registre. Pas plus que dans un autre à vrai dire.

    Dans le Splendid, il a choisi ses références : ce n’est pas Josiane Balasko ou Michel Blanc. Non lui, c’est Christian Clavier. Celui qui sort d’un bain de mer avec un maillot trop court, avec les poils qui dépassent. Celui qui dit ok et qui fait jour nuit avec un interrupteur. Du lourd.

    De jacques Martin, il n’a pas pris que la femme. Il a pris cet humour si particulier. Pas celui du petit rapporteur avec Desproges et Prevost. Non celui d’Ainsi Font Font… un retour au music hall, années trente.

    Mais finalement, peut être que notre Président ne fait qu’assurer ses arrières. Il prépare sa reconversion. Avec la mort de Jean Amadou, il y a des places à prendre aux grosses têtes et au théâtre des deux ânes.

    La République n’y perdrait pas grand-chose, au contraire, mais Bigard a du mouron à se faire : son pote veut lui piquer sa place…

  • Et le triple A de la connerie est décerné à...

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    Nicolas Sarkozy est impayable… c’est le plus grand fraudeur politique des trente ou quarante dernières années. Il vole et détourne le panthéon national sans vergogne, Guy Moquet en 2007, le Conseil National de la Resistance en 2011.

    Il invoque les mânes des pères fondateurs de la sécurité sociale pour stigmatiser les ennemis de l’intérieur, les traitres à la nation : le voleur de poules moderne, le fraudeur aux minimas sociaux… celui-là même qui va grappiller honteusement 500 € par mois, qui va bien entendu faire des enfants pour toucher des allocations (quel bénéfice, un enfant pour quelques centaines d’€ par an… quel esprit d’entreprise). Un individu qui est capable de vivre au crochet de la société pour la somme mirifique, astronomique de 500 € par mois, et qui est capable de faire quelques heures supp’ au noir pour arriver à vivre avec 1 000 € par mois ! Scandaleux ! Comment osent-t-il ? Rendez vous compte, c’est 3 milliards d’€ par an… Tout de suite le chiffre en impose ! C’est une mafia, 3 milliards d’€. Ça en fait des nuits de palace à Cannes une somme pareille ! N’en jetez plus, nous l’avons le bouc émissaire, l’origine du mal de notre temps, c’est le fraudeur social…

    D’ailleurs, la crise de l’Euro, la crise de la dette, la crise économique, c’est lui. Haute trahison, le terme est presque lâché…

    Et tout de suite, les conversations de café du commerce, il a raison, à bas le fraudeur, salaud de pauvre ! On vole le pain des français, des travailleurs, des petites gens.

    Nicolas Sarkozy est un prestidigitateur… pas un bon magicien, mais son public n’est ni très regardant, ni exigeant…

    Le déficit de la sécurité sociale, toutes branches confondues, devrait se situer à 18 milliards d’€ en 2011. Les trois milliards de fraude aux prestations n’expliquent pas tout. En revanche, la fraude aux cotisations sociales, c’est 8 à 15 milliards d’€ par an... Tiens, ce ne serait pas une trahison de ne pas s’acquitter de ses impôts par hasard…deux poids, deux mesures… Sans compter les allégements de cotisations ciblés dont la pertinence économique est remise en cause aussi bien par la cour des comptes que par certains élus de la majorité présidentielle…mais ils doivent être un peu gauchistes sur les bords…

    Pour le déficit de l’Etat, qui avoisinera les 95 milliards d’€, le bouc émissaire est vieux comme les déficits et les budgets de l’Etat : Homo fonctionnarius, branche de l’humanité qui aurait une pilosité accrue de la paume de la main et serait à elle seul à l’origine de tous les maux de la civilisation… ça marche, il suffit de le livrer en pâture pour éteindre tous les feux de la contestation : si le déficit est si important, c’est à cause de lui : il coûte cher à l’Etat et il se reproduit comme un lapin dans les collectivités territoriales… la loi TEPA, les heures supp’ défiscalisées, aberration économique s’il en est, les baisses d’impôts, les niches fiscales, les dégrèvements, les voyages, le four à pizza d’air Sarko one, les sondages de l’Elysée, les sorties spectaculaires du président non, tout cela compte pour du beurre ! le seul coupable, c’est le fonctionnaire et l’ancien fonctionnaire, il coute si cher…

    L’argument ultime du Garcimore de la politique n’est plus très loin : ma bonne dame, voyez les prélèvements, ils sont les plus élevés d’Europe, du monde, tenez même que je vous parie de l’univers et même au-delà… En Allemagne, ils ont fait plein d’efforts, regardez les maintenant comme ils se portent…

    Oui, l’Allemagne a tondu les allemands en comprimant les salaires et en taillant dans les programmes sociaux…pour vendre aux européens qui avaient encore de l’argent pour acheter…L’Allemagne demande maintenant que les autres pays européens prennent la même potion magique qu’elle…bilan, il n’y aura plus d’acheteur…plus de croissance…et toujours plus de déficits…

    Mais expliquer ça à l’opinion, c’est compliqué…stigmatiser les copains du Fouquet’s, c’est difficile, se mettre à dos ceux qui vous invitent à droite à gauche c’est gênant. Caresser le con dans le sens du poil, c’est plus rentable politiquement à court terme…

    S’il y a un triple A que le président actuel conservera, c’est bien celui de la connerie…en plus d’être une triple buze…

  • La loi du talion, c'est in!...

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    Revenons sur les heures qui ont suivies l’annonce de la mort d’Ousama Ben Laden, même si, déjà, cette actualité a largement été chassée par une autre puis une autre puis...

    Obama, et tous ses copains présidents des démocraties du monde libre n’ont pu s’empêcher de répéter Game Over, « Justice est faite ». Les chroniqueurs radio, télé, internautes leur ont emboîté le pas sans sourciller, du moins dans les premières heures.

    Bien entendu, savoir que la traque de Ben Laden arrive à son terme est réjouissant, mais le comportement primaire, réhabilitant la loi du Talion est une petite victoire posthume de l’ex-ennemi public n°1, en légitimant rétroactivement son discours.

    Que Ben Laden ait été un des pires assassins illuminés de l’histoire ne fait aucun doute. Qu’il puisse mériter de griller en enfer, c’est un point de vue largement partagé et particulièrement défendable, si la notion d’enfer existe bien sur.

    Mais ce qui distingue le combat démocratique du reste, c’est bien le respect de la personne humaine, y compris pour le pire des sérial-killer. Le chroniqueur que je suis fut frappé de voir des gens biens intentionnés par ailleurs, capable d’applaudir à s’en rompre les mains quand ils entendent le discours de Badinter proposant d’abolir la peine de mort, mais se féliciter avec emphase sur les balles dans la tête reçues par le barbu le plus connu de la planète après le Père Noël et Fidel Castro.

    La justice, le droit à un procès équitable, c’est un combat de tous les jours. Se relâcher une seule fois, c’est ouvrir la porte aux instincts les plus primaires de la nature humaine. Peut être que l’arrestation ne pouvait que déboucher sur un bain de sang connaissant le personnage mais reste qu’un procès puis une condamnation (de prison à vie) aurait eu autrement plus de prestige et de force morale pour le camp occidental, par l’application du principe bien connu mais peu usité du « je fais ce que dis, je dis ce que je fais ».

    Notre Président a eu les mêmes dérapages. Justice est faite, par l’exécution sans procès. Imaginons qu’un policier, ou même un citoyen lamba, assassine et que l’esprit de vengeance fasse qu’il soit à son tour la victime d’une justice punitive de la part des proches, Sarkozy osera t’il répéter cette phrase lourde de sens devant l’histoire : Justice est faite ? Le premier et unique chanoine de l’Archibasilique de Saint-Jean de Latran à Rome n’aime définitivement pas lire. Il s’est arrêté à l’ancien testament dans sa découverte de la Bible.

  • Borloo est arrivé...

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    Une élection présidentielle, c’est avant tout un scénario qui s’écrit à la manière d’un soap, épisode après épisode : il faut tenir l’électeur/téléspectateur en haleine. Faire parler de soi, pour ne parler des autres ou pour ne rien dire, c’est un art délicat que chacun des partis manie avec plus ou moins de succès.

    Le vrai/faux coup d’éclat de Jean-Louis Borloo n’est pas la saute d’humeur d’un ex-ministre aigri, qui noie son chagrin dans l’étalage de ses sentiments à défaut de reprendre un verre de whisky (quoique…), mais il s’agit plus surement d’une tactique concertée entre alliés de la majorité, partageant tous deux l’amitié de ce grand personnage et comédien qu’est Bernard Tapie.

    Résumons, l’UMP hégémonique, après avoir tout raflé, constate les limites d’un système où coexistent démocrate-chrétien, gaulliste, libéraux, néo-libéraux, cathos, fachos et autres grands pourfendeurs de l’autre. Finalement, personne ne s’y sent à l’aise, les électeurs ont leur pudeur, boudent les urnes et le parti du président accumule les gamelles, au point que les sondages sont chaque fois un peu plus mauvais. Le temps n’est pas loin où nous verrons que face à une carotte ou un navet, Nicolas Sarkozy sera battu à plate couture.

    Se rappelant que la pluralité des sensibilités permet le rassemblement au deuxième tour en attrapant les électeurs dans le filet dès le premier, la stratégie de la candidature unique à droite à du plomb dans l’aile. Borloo doit tailler des croupières au PS et au Modem, en permettant à un électorat conservateur modéré de retrouver le chemin des urnes.

    Le jeu d’acteur se met en place avec un rappel des règles par Borloo lui-même : je quitte l’UMP pour mieux l’aider.

    La tactique peut marcher et leurrer l’électeur. Mais il y a une condition : que Nicolas Sarkozy n’irrite pas plus ses ouailles au point de ne pas être qualifié pour le second tour. Et pour cela, l’ami cahuète de Valenciennes ne sera d’aucun secours.