Avec les aventures d’Asterix et Obelix, Uderzo et Goscinny avaient croqué avec humour et précision certains caractères des armoricains. En effet, il y a en Bretagne quelque ressemblance avec le village d’irréductibles gaulois qui tentent de survivre au milieu d’une Pax Romana qui apporte du bon mais aussi son lot de déconvenue, une uniformisation pour le meilleur et parfois pour le pire.
Avec l’étincelle de l’écotaxe qui a mis le feu aux poudres des problématiques économiques et sociales, le néo-breton découvre un trait qu’il avait entraperçu de loin dans quelque poussée de fièvre sociale qu’un commentateur de pugilat pourrait qualifier de viril. A quelques jours de la « grande manif pour l’emploi et la Bretagne » qui aura lieu à Quimper, il s’en est ouvert à quelques connaissances…
La soif de victoire, le gout de la compétition ou tout simplement la nécessité de tenir les cadences infernales imposées par la société moderne conduit l’Homme à se donner quelque liberté dans le franchissement des limites physiques imposées par la nature. Que ce soit la caféine salvatrice du travailleur, le programme élaboré de dopage du sportif de haut niveau, les amphétamines de l’étudiant en période de révision, le rail de coke de la star avant de monter sur scène, il y a toujours la volonté de tenir la cadence ou se dépasser. Mais Homo Sapiens ne s’arrête pas à améliorer les performances de sa seule espèce : il ouvre au monde animal ce signe de civilisation supérieure au règne animal et même végétal. Pour le règne minéral, avouons-le, les essais ne sont guère concluant, si ce n’est que pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais la discipline est trop obscure pour que le commun des mortels s’y intéresse.
Chérie, tu sais où sont les clés ? Oui dans mon sac à main ! A cet instant, l’homme se fige alors que la main de la femme plonge avec précision dans le sac. Il y a toujours un mystère dans ce geste, la recherche va-t-elle aboutir, combien de temps va-t-elle mettre. Parfois, il faudra consciencieusement vider le contenu du sac sur une table pour mettre la main sur l’objet désiré. La surprise, couplée à une perplexité certaine, est toujours au rendez-vous, avec deux questions lancinantes que ne cessent de se poser les hommes et qui constituent surement un des derniers mystères de l’univers : comment peut-on mettre autant d’objets dans une si petite chose et comment peut-on s’y retrouver dans tout ce fouillis. La recherche la plus avancée bute encore sur les nombreuses controverses qui entourent cet objet et les joutes verbales contradictoires de haut vol ne sont pas prêtent de déserter le petit monde de la sacologie dont l’une des plus importantes tient à l’attrait esthétique que l’apposition d’un L et d’un V sur un morceau de tissu ou de cuir constitue et qui a de quoi surprendre l’esprit rationnel et non encore contaminé par une société de consommation qui dicte aussi surement que les traditions familiales ce que chacun doit aimer et désirer…
Il y a des mythes, lorsqu ils s’effondrent, qui vous rendent orphelins, bien que vous vous doutiez de l’affreuse vérité au fond de vous-mêmes ! L’infaillibilité du pape, l’identité réelle de Superman, le dernier épisode des mystérieuses cités d’or et dernièrement la visibilité de la muraille de chine depuis la lune. Un autre mythe tombe à cette occasion, l’infaillibilité des journaux qui reprennent cette information aujourd’hui connu au moins depuis que l’Homme a foutu un pied sur la Lune en se demandant finalement pourquoi il avait fait tout ce chemin pour un tas de poussière, un peu de roche et à la limite une partie de golf un peu fun par la grâce de l’apesanteur.