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chronique - Page 13

  • Chronique d'un néo-breton, épisode 17 : De l’hiver en Bretagne

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    Alors que la vague de froid qui a saisi l’Europe s’éloigne déjà, le néo-breton commence à faire le bilan de son premier hiver finistérien. La chose n’est pas aisée, pour ainsi dire, l’hiver breton ressemble à s’y méprendre à l’automne francilien, la lumière en moins.

    Les températures au bout de la péninsule bretonne sont clémentes. Ce qui n’est que justice : l’été est frais, la petite laine toujours à portée de main, il faut bien trouver quelques compensations à un moment ou à un autre. Ainsi de la vague de froid, elle n’a pour ainsi dire qu’à peine effleuré le néo-breton.

    Sans jamais dépasser des températures tropicales, le thermomètre descend rarement sous la barre fatidique du zéro pointé.

    Pourtant, une sensation désagréable accompagne ces températures clémentes : l’humidité est partout présente. Une hygrométrie couplée à une vigueur du vent que l’on ne rencontre pas souvent ailleurs. En un mot, ça décoiffe les jours de tempête, et c’est poisseux les autres jours.

    Et là, le néo-breton comprend mieux ce mariage qui semble si naturel à la Bretagne : la crêpe et le cidre. Pour passer l’hiver, voilà des compagnons de route indispensable, qui vont (presque) toujours de pair.

    Au-delà de la convention qui fixe l’hiver du 21 décembre au 20 mars, on peut dire que l’hiver breton déborde un peu en amont sans être assuré qu’il ne débordera pas non plus un peu en aval de cette date. La mesure n’est pas très scientifique, j’en conviens, mais la sagesse populaire ne se trompe pas systématiquement. L’hiver breton est caractérisé par un ciel bas, gris et une pluie plus ou moins omniprésente bien que fine, le fameux…crachin.

    La vareuse est de rigueur. Le breton porte avec élégance un appendice qu’il détient en plusieurs exemplaires, disséminés aussi bien chez lui, dans sa voiture qu’à son bureau : le parapluie. Le breton est prévoyant, il connaît bien sa météo, à la différence de l’auteur qui commence à peine à intégrer cette donnée fondamentale : la pluie peut arriver de n’importe où et n’importe quand. Il est donc essentiel d’être constamment prêt à ouvrir son pépin. Et donc d’acheter ceux-ci par lot pour les disposer dans tous les endroits où l’individu est susceptible d’en avoir besoin. De même que les bottes ne sont pas totalement inutiles en cette saison, le néo-breton s’est équipé pour affronter les coups de vents, de pluie qui caractérise le littoral.

    Certes, l’hiver peut sembler long, mais il est magique par certains aspects. Les balades en bord de mer font partie de ces instants inoubliables qui rappellent au néo-breton pourquoi il aime tant cette région. Le bruit des vagues, un ciel dégagé sur la côte, une plage quasi-déserte… un concentré de bonheur à portée de main, à quelques minutes à peine, un jet de vélo quand il est en forme, un jet de voiture quand la paresse ou la pluie surviennent.

    Le clou du spectacle se matérialisant les jours de tempête. La vision de l’océan déchainée est incomparable. La force du courant, la hauteur des vagues, l’écrasement de celle-ci contre les falaises dans un fracas indescriptible mettent dans les yeux du néo-breton des étoiles pareilles à celles qu’il avait petit, quand il s’émerveillait devant la magie de la vie. Devant cette nature indomptable, le néo-breton se sent tout petit. Et privilégié d’en être un spectateur.

    Il tombera malade une fois sur deux, mais devant ce spectacle unique au monde, il se fait une promesse, l’hiver prochain, il remettra ça !

     

    Pour Jacques Dubaele. J’espère que de là-haut, tu pourras les admirer ces tempêtes, de cette Bretagne que tu aimais tant. Kénavo l'ami.

  • La course folle du monde...

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    La Grèceaux abois, le peuple dans la rue et la surdité des dirigeants… C’est une fois de plus d’Athènes que la synthèse du monde apparaît…

    Les marchés exigent, les dirigeants plient et les peuples…crient pour ne pas crever.

    Le retour à l’obscurantisme menace : la pratique médicale en matière d’économie régresse, la saignée signe son grand retour dans l’arsenal de la crise de la dette.

    L’Europe découvre avec effrois ce qu’elle a fait subir à d’autres, au travers du FMI, les fameuses politiques d’ajustement structurel.

     

    La lutte des classes, qui n’a jamais cessé d’exister, fait son grand retour médiatique: une élite dirigeante sourde à l’intérêt général, prête à tout pour conserver ses acquis d’un monde en feu. Des populations que l’on culpabilise et saigne, et dont le désespoir n’est jamais bon pour personne : se jeter dans les bras d’un hypothétique sauveur a plus souvent mené à la catastrophe qu’au salut.

    La justice retrouve ses vieux démons : faible avec les forts, dure avec les faibles…La loi du plus fort balaie la loi du plus grand nombre.

    La place de l’humain au centre des projets politiques disparaît, il est remplacé par le point de PIB et la balance commerciale…ce qui nous met loin d’une philosophie humaniste…

     

    La faute est toute trouvée : ce n’est pas la rapacité, la cupidité et la frivolité de quelques uns qui est cause de tous les malheurs, c’est le manque d’ambition d’une société qui ne souhaite pas le retour à un âge d’or où la flexibilité, l’insécurité économique et sociale et la concurrence entre les individus constituaient les valeurs cardinales d’une démocratie censitaire.

     

    Au milieu de tout cela, il faut occuper la galerie, sans trop laisser à penser que d’autres tirent les ficelles, sans trop laisser réfléchir les masses qui pourraient, dans un éclair de lucidité, se rappeler que la loi du plus grand nombre pourrait dicter ses conditions à la loi du plus fort…

     

    Et ainsi va la folie du monde, dans un eternel recommencement de l’histoire, où l’être humain semble se satisfaire de sa condition peu enviable de grand cocu…

     

  • Destins liés...

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    Nicolas et Angela, les Stone et Charden de la construction européenne, ont décidé d’afficher leur idylle au grand jour. Angela vient donner un coup de pouce à Nicolas, qui le lui rendra, espère t’elle, en 2013, quand à son tour, elle devra se présenter à nouveau devant les électeurs.

     

    Le procédé est singulier, c’est même une première : la représentante d’un gouvernement qui appelle ouvertement à voter pour un candidat, pas encore déclaré, d’un autre Etat européen.

    En d’autres temps, nous aurions appelé cet événement une regrettable ingérence dans les affaires intérieures de la nation. Mais il faut croire que les temps ont changé.

    Ce que laisse apparaître cette situation nouvelle, ce sont deux dirigeants dont le destin est lié et qui pour survivre sur leur scène politique respective ont besoin l’un de l’autre.

     

    Qui aurait parié cela il y a encore quelques mois. Rappelez-vous les débuts du couple Angela et Nicolas, les invectives, les insultes à peine cachées… Oui mais voilà, nécessité fait loi et la matrone allemande se rend bien compte qu’une défaite du petit nerveux pourrait la mettre dans une position fort peu confortable :

    Si François Hollande est élu, Angela Merkel n’aura plus face à elle un chantre du modèle allemand actuel. L’austérité teutonne n’est pas la tasse de thé du candidat socialiste. C’est embêtant pour faire passer un projet de traité estampillé « Compatible Bundesbank ».

    Si François Hollande est élu, elle devra le recevoir, et le message qu’il porte sur les limites de l’austérité teutonne, qui commence à rencontrer quelques échos en Allemagne n’ira pas dans le sens de sa campagne future.

    Si François Hollande est élu, cela pourrait donner quelques idées aux électeurs d’outre-Rhin en 2013 en portant le SPD àla Chancellerie.

     

    Bref, Angela, qui  porte la culotte dans le couple qu’elle constitue avec Sarkozy, a bien compris une chose : les sondages ras les pâquerettes de son camarade du parti populaire européen ne sont pas pour la rassurer sur son propre avenir politique. Elle va donc servir la cause perdue que constitue le président sortant français pour limiter la casse de son propre destin. C’est une stratégie qui se défend même si elle met à mal quelques principes de bienséance européenne établis de longue date. Elle est surtout risquée pour notre duo de choc : pas sur que les français goutent l’austérité allemande prônée par la dame, pas sur que les allemands apprécient d’être associés à notre Blin-Bling national. Réponse le 6 mai. 

  • Un dernier coup à boire avant de partir…

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    La fête commencée au Fouquet’s il y a cinq and touche à sa fin.  Nicolas Sarkozy n’est pas chien, il propose d’offrir une dernière tournée à ses amis. Et c’est bien le sens de son propos de dimanche dernier : on va pas se quitter comme ça, Martin, Liliane, on s’en jette un dernier pour la route !!!

    Une petite traduction de l’intervention de Nicolas Sarkozy s’impose, message codé à l’attention des amis de la Brasserie populaire des Champs-Elysées :

    « Buvons encore une dernière fois, à l’amitié, au flouze, et à cinq ans de foutage de gueule…

    Et vas-y que je te remets une baisse des charges patronales, une tirade sur les 35 heures pour finir de les achever. Au passage, je vous propose d’ouvrir la constructibilité de 30 % de vos propriétés, avec plus-value à la clé…ça en jette non ?

    Une dernière fois, je vous fais mon grand exercice d’empathie sur les classes moyennes, pour mieux les siphonner…

    Ah la TVA sociale !!! Qu’est ce qu’on aura bien rigolé avec ça…

    Même si on perd, on se sera bien marrer pendant cinq ans… Je vous l’avais dit : on va pas se gêner…et on l’a fait. Le bouclier fiscal, travailler plus pour gagner plus… ça c’est sur, on les a fait travailler plus et vous avez gagné plus, au-delà de tout entendement…mais qu’est ce que c’est bon.

    Et puis le Grenelle de l’environnement, ça aussi, c’était une sacré farce. On a gagné cinq ans de sursis avec ces cons d’écolos…

    Comme dirait l’autre, ce qui est pris n’est plus à rendre… »

    Le Bar va fermer, mais dans un dernier élan, le patron n’aura pas été bégueule avec ses clients. La gueule de bois, ce sera pour les autres et elle apparaît déjà sévère. Oui, le patron a laissé une sacrée ardoise…

  • Être Nicolas Sarkozy par les temps qui courent ...

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    Être Nicolas Sarkozy par les temps qui courent ne doit pas être chose aisée. Non pas que je sois pris d’une empathie soudaine pour le personnage, mais il faut le reconnaître, Être Nicolas Sarkozy par les temps qui courent ne doit pas être chose aisée.

     

    Depuis 2007 et son triomphe du Fouquet’s, le vent a tourné pour l’ancien maire de Neuilly. Il a le moral, et sa cote de popularité, au fond des chaussettes. Travailler plus pour gagner plus ne trompe plus personne, Ensemble, tout reste possible mais par une pirouette du destin, ce serait mieux si c’était sans lui.

     

    Pas encore déclaré candidat à sa propre succession, il voit s’amonceler sur lui tous les signes négatifs. Les sondages sont mauvais, les analyses qualitatives tendent à montrer que le personnage apparaît chaque jour moins crédible aux yeux des électeurs. Notons qu’il a creusé sa propre tombe. Ce que les français retiennent de son quinquennat, c’est la casse des services publics et des droits sociaux, un gouvernement de caste au profit des nantis, une inéffable capacité à se présenter comme un surhomme pour faire face à toutes les situations mais de fait, une réalité bien différente et moins glorieuse : il s’agite, s’agite, s’agite mais à part du vent, il ne produit rien. Il aura creusé la dette sur l’autel des cadeaux fiscaux et il sera celui qui a fait perdre une lettre au veau d’or du Triple A.

     

    Être Nicolas Sarkozy par les temps qui courent ne doit pas être chose aisée. Au choix, il peut :

    Se déclarer candidat, prendre le risque d’être battu sévèrement et effacer de la mémoire collective le précédent Valéry Giscard d’Estaing et son « aurevoir » qui fait le délice des bêtisiers politiques…En somme, il rate et son quiquennat, et sa sortie…c’est moche.

    Deuxième option, ne pas se présenter, et laisser l’image d’un homme que le risque répugne, au point de préférer se retirer pour ne pas connaître la colère des urnes.

     

    Cette homme qui tient tant à son image de sauveur, souvenez-vous des photos de la prise d’otage de la maternelle de Neuilly où il volait la vedette au GIGN, cette homme doit se demander quelle trace il laissera dans l’histoire : celle d’un individu bling-bling amateur de top-modèle, enfant agité prêt à tout pour voler la vedette aux autres, entouré d’une clique de vociférant xénophobes et populistes. La consultation de la page Wikipédia ne sera pas pour ravir le personnage.

     

    Pourtant, c’est quand le chien est blessé qu’il est le plus dangereux. S’il déclare sa candidature, ce qui est fort probable, vu le parcours de l’homme, constitué de victoires éclatantes et de descentes aux enfers vertigineuses, il fera campagne à la hauteur de son quinquennat : tous les coups seront permis, y compris les plus sales, vulgaires et déshonorants…

     

    Ses adversaires ne doivent pas l’oublier et ne pas s’endormir sur leurs lauriers. Parce que s’il existe une chance, même infime de retourner la situation, l’actuel président de la République la saisira…coûte que coûte.

     

    Être Nicolas Sarkozy par les temps qui courent ne doit pas être chose aisée. Mais être son adversaire non plus.