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Defense de rire - Page 19

  • Tu la sens ma riposte dans ta gueule ?

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    Israël, Palestine, Israël, Palestine… Sortant à peine de la coupe du monde de football, le quidam pourrait penser à un échange de passe entre deux joueurs, une confrontation entre deux pays. C’est plutôt la loi du talion, qui dure depuis bientôt 70 ans.

    La loi du Talion, œil pour œil, dent pour dent, n’est pas ce que l’humanité a produit de plus intelligent et de plus fin. Mais force est de constater qu’elle n’est même pas bien appliquée dans cette partie du monde, bien que le peuple élu, selon lui, soit à l’origine de la chose.

    Jette moi une pierre, je te mettrais une balle, balance moi une roquette, je t’enverrais un missile. Comme riposte proportionnée, on a connu plus équilibré.

    Le conflit israélo-palestinien, c’est le symbole des lâchetés de notre monde. Et des non-dits. Derrière ce conflit, il y a un fond de culpabilité qui conduit à laisser faire Israël, à croire que c’est préserver ce pays que de lui permettre de se comporter comme le pire des colonisateurs. Confondre antisionisme et antisémitisme, pour des gens qui globalement ont tous fait des études supérieures, c'est... confondant. Et Il y a également un vieux fond anti-arabe, l'occident n'ayant manifestement pas réussi à dépasser les croisades et la colonisation.

    Surtout ne pas être traité d’antisémite, voilà ce qui conduit certains à ne pas dénoncer les exactions de l’Etat israélien. Comme si s’opposer à la politique d’un Etat, c’était faire preuve de racisme et d’antisémitisme. S’opposer à la Corée du Nord ne fait pas de moi un anti coréen.

    C’est même souhaiter la pérennité d’Israël que de militer pour une paix juste et durable, avec deux Etats, viables, sans primauté de l’un sur l’autre.

    Au contraire, l’abus de force d’Israël, c’est le signe de sa faiblesse. Rien n’est construit durablement sur la force et l’injustice. A court terme, ce peut être efficace. A moyen et long terme, cela se retourne toujours contre celui qui en fait usage. La position des états occidentaux est irresponsable. Elle crée les conditions d’un renouveau des pires heures de l’histoire, en créant la confusion entre les thèmes, elle re-légitime et nourrit une pensée antisémite en laissant prospérer l’idée d’arbitraire et de grands complots.

    Si l’on voulait créer un choc des civilisations, on ne s’y prendrait pas autrement.

    L’identification d’une partie de la jeunesse française à la population palestinienne est le reflet –et le prétexte- d’un malaise profond. Plutôt que de chercher à traiter sur le fond le problème, le procès d’intention et la stigmatisation ne font que renforcer le sentiment d’injustice. Au passage, il ne faut pas négliger qu’une autre partie de la jeunesse, de confession juive, s’identifie à Israël… les ingrédients de la bêtise sont là…

    La loi du talion à la sauce proche-orientale est en train de gangréner les fondements du vivre ensemble, de préparer les conflits de demain et de décrédibiliser un peu plus la classe politique.

    Il n’y a pas d’arabes, il n’y a pas de juifs. Il y a des femmes, des hommes et des enfants. Qui meurent. La seule chose censée, c’est d’arrêter la spirale. De condamner. De boycotter. Bref d’utiliser tous les moyens disponibles pour contraindre les acteurs à se mettre autour de la table.

    Si simple. Si compliquée. Mais surement bien plus efficace qu’interdire une manifestation pour être certain que ça dégénèrera et d’envoyer des communiqués mollassons demandant un usage modérée de la force dans la riposte.

    Tu le sens mon communiqué de faux derche ? Bah non, l’explosion des missiles couvrent tes protestations minables…

    Cette année, la coupe du monde de l’irresponsabilité est attribuée à…

  • La treille frondeuse...

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    rosé, frondeurs, sapin, hollande, gauche, droite, bygmalionL’été est toujours propice à la réflexion entre deux verres de rosé sous une treille fraîchement ombragée. Réflexion et bonne résolution vont le plus souvent de pair. Avec l’alcool. Le rosé de l’été, le champagne des fêtes de fin d’année. Un trio qui fait soulever des montagnes si la procrastination, la gueule de bois et la force des habitudes ne reprennent pas trop vite le dessus.

    Même une star de télé-réalité n’est pas à l’abri de ce genre de phénomène, même si statistiquement la réunion des trois ingrédients relève plus de l’erreur statistique que d’une forme d’accident volontairement provoqué. A la manière de certains de nos gouvernants. Qui devraient se mettre au rosé et se remettre en question. Analyser ce qui, dans leur manière de faire, de penser, nous mène tout droit à la catastrophe. Il n’y a rien de pire que le dogme, surtout chez ceux qui ont pu faire croire pendant des années qu’ils le combattaient. Ou feignaient de le combattre.

    Quand un ministre des finances, prétendument de gauche, explique que la finance est son amie, et que s’il veut bien admettre qu’il existe plusieurs voie mais que la sienne est la seule réaliste, bonne, super, parfaite, en un mot, circulez, il n’y a rien à voir, la population peut légitimement se gratter la tête en se demandant si on ne la prendrait pas un peu, voir totalement pour une conne.

    Il y a trop de trucs qui clochent pour ne pas sentir le malaise. Pendant que l’immense majorité trime, le pathétique show s’étale à la une des journaux : Bygmalion, avec cette référence à ce roi de Tyr qui avait fait assassiner son beau-frère pour piller ses richesses, rappelle que la droite n’a jamais cessé de confondre lucre et engagement politique, pendant que la gauche de gouvernement, dont les élites sont issues des mêmes écoles que celles de droite, se la joue nouveaux convertis au marché, alors que c’est au socialisme et à l’écologie qu’elle n’a jamais cru.

    Sous sa treille ou dans son HLM, le quidam, son verre de rosé à la main, il sent bien qu’il faudrait faire quelque chose. Marine, la fille du père, qui scénarise sa prétendue « normalisation », le sait. Elle est tapie, près du verre de rosé, dans l’écran télé, et distille son venin. Elle aimerait bien incarner l’autre voie. Celle sans issue mais qui rassure le con.

    Mais sous la treille ou dans son HLM, il ne faut pas que le quidam perde espoir : il y a d’autres voies. Elles nécessitent du rosé, de la réflexion et une franche résolution. Résolution de ne pas procrastiner, résolution de ne pas avoir peur des lendemains qui changent, résolution de prendre le risque de la gueule de bois, résolution de renvoyer le personnel politique actuelle ad vitam aeternam sous une treille, ou pour quelques-uns dans des HLM dont il faudrait les expulser…

    Et ce n’est pas être frondeur que de penser cela. C’est être un individu libre, pensant, et qui proclame qu’ensemble, dans la solidarité et l’égalité, nous sommes plus forts… l’auteur de ces lignes laisse cette dernière phrase à la réflexion de celui qui va la lire, un verre de rosé à la main…

  • The Zero Theorem, retour aux sources

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    zero theorem.jpgQuand un réalisateur a déjà commis un chef d’œuvre et qu’il est obsédé par le prochain qu’il poursuit inlassablement comme Don Quichotte combat ses moulins, ce qui est produit entre les deux ne peut que décevoir le fan. Le très bon film est rarement un accident.

     Terry Gilliam n’échappe pas à cette implacable règle et son Zero Theorem ne restera pas comme le meilleur moment de sa filmographie. Trop décousu, parfois brouillon, il ne faut pas pour autant jeter l’opprobre sur ce que Terry Gilliam cherche, à nouveau, à nous raconter dans cet opus. Car c’est une nouvelle variation sur le même thème : c’est quoi le sens de l’existence et que sommes-nous, individu, au milieu de cette immensité bordélique. Y a-t-il un sens à toute cette laideur, à toute cette destruction dont nous sommes capables. Les mondes que décrit Gilliam, film après film, sont terriblement humains, en dépit ou plutôt grâce à des personnages marqués, des décors où la technologie est omniprésente et repoussante, des ambiances lourdes, pesantes, la dénonciation d’une société de la consommation qui dépérit et qui est sous constante surveillance.

    Dans Zero Theorem, Christoph Waltz incarne un informaticien qui vit enfermé dans sa bulle, loin du monde extérieur. Il attend un appel dont on apprend qu’il pourrait lui révéler le sens de la vie. Ce sens de l’existence justement, on lui propose de démontrer qu’il n’existe pas en résolvant le Zero Theorem. D’autres s’y sont essayés et se sont cassés les dents dessus ou ont sombré dans la folie. Belle allégorie que de penser que l’on peut résoudre ce questionnement qui fonde l’humanité par une série d’équations. Pourquoi sommes-nous là, qu’y a-t-il après la mort…on tourne en rond depuis des millénaires. Au plus sait-on ce qu’il n’y a pas…

    Mais comme dans tous les films de Gilliam, il y a une deuxième intrigue, ou une trame de fond récurrente : l’individu ne peut exercer sa mission qu’en étant surveillé. Et toujours il cherche à échapper à l’emprise de la société qui ne cesse de l’épier ou de vouloir lui imposer quelque chose. Au travers du rêve et des rencontres. Que le système lui sert sur un plateau.

    Il y en a deux dans Zero Theorem : une call-girl et le fils de son patron/big brother. Comme la femme et Tuttle dans Brazil. Comme la psychiatre et le fils d’un scientifique travaillant sur le virus de l’armée des douze singes.

    Avec la call-girl, il va s’échapper dans un monde virtuel, avec un renversement total par rapport à Brazil, le personnage féminin se révèle en qualité dans la réalité bien supérieure à ce qu’il est dans le virtuel et le rêve.  Mais l’informaticien sera incapable de la suivre dans le monde réel quand elle va lui proposer de fuir avec lui. Les illusions ne sont pas toujours la réalité et la liberté demande une dose de courage certaine.

    L’adolescent, que son père a envoyé pour aider l’informaticien, va permettre à ce dernier de s’éveiller. La jeunesse comme incarnation de l’espoir, celui du renouvellement et de la spontanéité, incarnation du changement possible et de la lutte contre la société des pères.

    De l’armée des douze singes, en passant par Brazil, Gilliam nous présente le même tableau, qu’il redessine à chaque fois…

    Après tout, on ne peut lui reprocher ce qui est au cœur du processus artistique : un peintre, un écrivain, un sculpteur, un musicien ne font pas autre chose que revenir sans cesse à une vision qui les taraude…

    Enfin, il y a Management. Le big boss, interprété par Matt Damon, donne la clé du film autour d’une phrase, lourde de sens, pour le héros du film mais plus surement pour le spectateur : à attendre sans fin la réponse sur le sens de la vie, cet hypothétique appel téléphonique qui l’a conduit à s’emmurer vivant dans sa chapelle, l’informaticien a oublié d’en donner à la sienne.

    Management, lui, n’en a rien à faire de la réponse au sens de l’existence. Ce qui lui importe c’est la somme qu’elle lui rapportera. Le cynisme a l’état pur, l’incarnation de la morale de nos sociétés contemporaines.

    Christoph Waltz finit par plonger dans le grand trou noir qui incarne le Zero Theorem. Il se retrouve sur la plage où il retrouvait la femme de ses rêves. Il est seul. Gilliam laisse le spectateur se débrouiller sur le sens de ces dernières images : n’y a-t-il que dans le rêve que l’échappatoire existe ? Est-ce la réalité que vit son héros ?

     

    Il n’y pas de réponse. Et c’est ce qui nous angoisse, nous, êtres humains. Et Terry Gilliam nous le rappelle avec la profondeur et la force de son œuvre. Mais il y a une note un peu différente cette fois-ci. S’il n’y a pas de sens à l’existence, au moins peut-on essayer d’en donner à chacune de nos vies. Le Monty Pythons qui a retrouvé il y a peu ses acolytes sur scène a encore quelque chose à nous dire. Avec un casting irréprochable. Et c’est tant mieux, en attendant, encore une fois, qu’il nous livre son Don Quichotte, son sens de la vie, le chef d’œuvre après lequel il court, encore et encore…

  • Victor Hugo fils de pute, la pléiade tous des enculés…

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    bac français, hugo, pleiade, du bellay, rapCela devait arriver. Le mariage contre nature du programme de français du  baccalauréat et de celui de la téléréalité a engendré ses premiers enfants. Victor Hugo n’est plus un poète, un écrivain, un homme politique : c’est un connard qui vient de planter les condisciples des chtis à Hollywood par le seul fait qu’il aligne un sujet, un verbe et un complément pour donner du sens à une phrase. Ce siècle avait deux ans et déjà Jean-Edouard perçait sous Loana…

    Le pauvre totor, pour cette génération, n’était tout au plus que le nom d’un collège, d’un lycée, d’une place ou encore le scénariste du Bossu de Notre-Dame…

    Déchaînement sur les réseaux sociaux, buzz, et déjà, le trop fameux : ben, voilà, ma bonne dame, je vous l’avais dit que le niveau dégringolait. Et puis dans la sélection, les pseudos ne sont pas du tout marqués : Mouloud, Ptitbeur, FranckRibery… Derrière le buzz, on sent à peine la petite ou grande manipulation… Les réseaux sociaux déforment, c’est un fait et l’anonymat y permet d’user de toutes les ficelles grossières…

    Alors, oui ou non faut-il faire d’une compilation de commentaires d’un hashtag la représentation du niveau atteint aujourd’hui ?

    Oui et non. Réponse de normand, mais plus surement parce ce que la vérité n’est pas ailleurs mais la réalité est nuancée.

    On touche à une question de déplacement des valeurs culturelles dominantes. La culture populaire atteint toutes les couches. Il est fini le temps où l’on cachait honteusement son amour de la culture télé. C’est le « main stream » désormais qui donne le la. L’Odyssée est devenu un souvenir vague, si ce n’est l’histoire de nono le petit robot et de Télémaque, mais interrogez un jeune sur la mythologie du seigneur des anneaux ou la geste de Star Wars et vous serez surpris de l'étendue de sa connaissance.

    C’est aussi une question d’appréciation. Franchement, Du Bellay, vous en avez bavé à l’époque. Comme l’auteur de ces lignes. Qui ne trempait pas au quotidien dans la culture dominante classique. Le texte en vieux français pour dire qu’il regrette sa jeunesse, qu’il essaie de pécho en disant carpe diem à une meuf et qu’il aime bien les soirs au coin du feu dans sa tanière, fallait se gratter la tête pour rendre une dissertation qui disséquait la chose. On ne le traitait pas de connard certes, mais on ne le portait pas dans notre cœur. Sauf quand Brassens les mettait en musique les poèmes des classiques. Là, ça devenait quelque chose. Versifiez Hugo en rap, vous verrez, si ça explose pas tout !

    S’il faut maintenir une exigence, et un socle commun de savoirs et de connaissances, il est tout aussi nécessaire d’adapter leur contenu, sauf à vouloir maintenir une sélection et une reproduction sociale qui ne dit pas son nom, à quelques exceptions, certes non négligeables, mais minorité tout de même.

     

    Alors je le dis haut et fort, Joachim, tes poèmes, ils sont chouettes, j’ai fini par me laisser rattraper par  leur beauté mais t’as vraiment été un batard, t’aurais pu lé crir an SMS ton eu vre  !

  • Pour quelques centimètres de plus ou de moins…

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    parques, fatalité, destin, centimètres, coupe du mondeDans la vie, quelques centimètres de plus ou de moins, quelques secondes de plus ou de moins et c’est l'ordre naturel des choses qui s'en trouve bouleversé… Non lecteur, nous ne parlons pas là des errements de l’industrie cinématographique dont Rocco Siffredi et Clara Morgane sont les dignes représentants, mais de ces quelques centimètres, de ces quelques secondes qui peuvent changer la face du monde ou le destin d’une vie.

     

    Commençons par le trivial, le futile, bref, en ces temps de coupe du monde, parlons du football ! Quelques centimètres suffisent pour transformer une passe, un tir, un tacle ratés en chef d’œuvre… de l’élimination piteuse au parcours sans-fautes, c’est une addition de ces quelques centimètres de plus ou de moins qui font la différence. Un but de dernière seconde, l’espoir qui s’envole ou au contraire qui repart…

     

    Avec des trains, quelques centimètres de plus ou de moins, vous rabotez des quais…ou pas. Vous êtes la risée du monde… ou pas… quelques secondes de plus ou de moins, vous attrapez votre train ou pas… et l’effet boule de neige se déclenche ou pas…

     

    En voiture, ces quelques centimètres sont bien connus. Un créneau, c’est de la dextérité, mais c’est aussi une question de centimètres. Qu’il en manque cinq, et vous êtes bon pour refaire un tour en espérant qu’une place se libère. Peut-être manquerez-vous un rendez-vous, un entretien d’embauche, pour ces quelques minutes…

     

    La vie se joue parfois à quelques centimètres, à quelques secondes… le téléphone qui tombe au fond de la poche, à quelques centimètres et seconde près, vous avez le temps de décrocher…ou pas …  Vous chutez et à quelques centimètres, c’est un fou rire ou la pierre tombale… Vous êtes à une table de restaurant, un pilier, quelques centimètres de plus ou de moins et vous croisez un regard ou pas… a quelques secondes près, vous rencontrez votre destin ou pas…

     

    L’histoire se joue sur des grandes tendances et des petits détails : une balle est perdue ou en plein dans le mille, et elle change la face du monde…

     

    Le destin qui se joue à quelques centimètres, à quelques secondes, c’est le rappel qu’il n’y a pas de certitudes totales… que la banalité ou la beauté du geste, c’est un petit supplément d’âme, de distance et de temps… Unité de lieu, de temps et d’action : tout est déjà dit…

     

    C’est ce qui est rageant. Mais c’est aussi ce qui laisse de l’espoir, qui rappelle que rien n’est gravé dans le marbre… et ce qui rend cette sphère perdue dans l'espace vivable autant qu'habitable...