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Defense de rire - Page 16

  • Il était une fois...

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    conte, fées, légendes, storytelling, disney, réalitéLa vie est pareille aux contes de fées et autres légendes. Ne riez pas. C’est la vérité vraie, juré craché, si l’auteur de ces lignes ment qu’il soit transformé en vulgaire citrouille à la seconde même. Et comme il poursuit son récit, cela prouve bien sa théorie, rarement citrouille n’ayant été prise en flagrant délit de tapotage de clavier.

    Revenons à nos blancs moutons et leur bergère, c’est quoi un conte de fées : ce n’est rien d’autre que faire passer des vessies pour des lanternes, des crapauds pour des princes charmants et de petites écervelées blondes à forte poitrine pour le must de la gente féminine avec méga-happy end hollywoodien.

    Bettelheim, dans un ouvrage des années 70, avait montré ce que les contes de fées représente pour la société : une déclinaison des épreuves de la vie par des allégories vieilles comme le monde.

    Ce que La Fontaine avait bien senti  quelques siècles plus tôt en pompant comme un forcené les fables d’Esope. Décrire le monde qu’il connaissait, ses travers, sous le couvert d’innocentes histoires.

     Et derrière le storytelling contemporain, il n’y a pas autre chose que perpétuer les mythes et autres contes de fées, orienter le récit de l’histoire en marche.

     Si le loup ne mange pas les trois petits cochons, ils auront une chance de connaître des lendemains qui ne déchantent pas trop. Mais à condition de ne pas procrastiner et d’utiliser du mortier de qualité (dans la variante maçonnerie et lusitanienne de l’histoire).

    Mais il ne suffit pas de travailler pour réussir, encore faut il bien naître: les vraies bergères n’épousent jamais les princes. C’est une constante, le héros est toujours bien né et c’est par accident qu’il se retrouve avec la plèbe : le vilain petit canard n’est pas que moral, le pas beau qui est en fait un cygne, il s’avère aussi qu’il n’est pas de la basse cour…

    Les contes de fées, c’est donner de l’espoir pour mieux maintenir le statut quo. L’histoire s’arrête toujours sur l’instant de bonheur, de réalisation mais oublie toujours de narrer la vie qui vient après…Affronter un dragon ou une sorcière, passe encore, mais le quotidien, lui ne ratera pas le héros ou l’héroïne…

    Car le crapaud qui se fait passer pour un prince, qui sauve le monde et que l’héroïne épouse n’est qu’une illusion qui ne dure qu’un temps. N’oublions jamais qu’à la fin de chaque histoire nous apprenons qu’ils vécurent heureux et (puis) eurent beaucoup d’enfants, ce qui prouve bien qu’un malheur n’arrive jamais seul et que l’amour n’a qu’un temps. Cendrillon, pour ses 20 ans... on connaît la suite…

    Rien n’a changé de nos jours : vous entendez à longueur de journées de beaux récits. Faites ce que je dis et vous irez au paradis. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Mais toujours le récit s’arrête au bon moment. Avant que la vie ne reprenne le dessus, avant que la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf ne dégonfle…

    La vie est un conte de fées : il vécut heureux et…

  • Intégristes de tous les bords, unis pour le pire... (et jamais pour le meilleur)

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    islam, extrême droite, intégrisme, histoire, bretagne, france, carthage, romeEst-on consubstantiellement un égorgeur d’infidèles parce que musulman, aime t’on obligatoirement tripoter les petits garçons lorsqu’on est un prélat catholique, est-on préservé d’être un con parce que non croyant…

    C’est de ce genre de raccourcis qu’il faut parler pour mieux les combattre. Il n’y a rien de pire que le raccourci. Le raccourci n’explique pas le monde : il le met à la sauce de celui qui utilise ce procédé. C’est bien pratique le raccourci, il peut permettre de dire tout et surtout n’importe quoi…

    De nos jours, il existe un raccourci pareil à un épouvantail que l’on agite comme naguère le juif (mais qui constitue encore une valeur sûre comme Dieudonné, pour ne prendre que son exemple, le prouve), le protestant, l’athée (qui revient en force sur fond de défense et de promotions de l’égalité des droits) pour expliquer tous les malheurs du monde…

    Le musulman est de nos jours l’ennemi déclaré pour une frange extrémiste qui cherche à s’attirer les sympathies d’un électorat en mal d’explications sur la prétendue déliquescence de nos sociétés.

    Si l’intégrisme est à prendre au sérieux et à combattre, il ne faut néanmoins pas mettre tous les musulmans dans le même panier : l’ennemi c’est l’intégrisme, pas l’islam. Comme il y a des intégrismes dans toutes les matières en –isme, il y aurait de quoi mettre une grande majorité dans le grand sac des raccourcis.

    Derrière l’attaque en règle de l’Islam, il y a une peur de perdre son identité et une méconnaissance profonde de ce qu’est l’histoire humaine. Un peu de recul permettrait pourtant de comprendre que la notion d’identité est mouvante et qu’il n’y a rien de plus relatif que les mythes qui présentent l’Histoire sous la forme d’une éternité parfaite. Et apprendre au passage à se concentrer sur ce qui compte : peu importe la religion, peu importe les convictions, c’est la question de la radicalisation qui est à traiter, sous toutes ses formes. C’est elle le mal.

    De fait, les sociétés évoluent, dans le temps et dans l’espace. Depuis les origines. N’en déplaise aux grands théoriciens de la France éternelle (ou de toute portion d’un territoire), si quelque homo sapiens un peu aventurier n’était sorti d’Afrique il y a plusieurs milliers d’années, ce coin de mappemonde ne serait connu ni pour sa tour Eiffel, ni pour ses 365 fromages et pas plus que pour son extrême-droite…

    A vrai dire, les hommes et les idées ont la bougeotte. Ils ne savent pas tenir en place. L’humanité est aventurière et n’a pas attendu Koh Lantah pour le savoir. Ça va, ça vient, dans tous les sens : la migration est consubstantielle de l’humanité, même par petits sauts de puce. Sur une génération ou deux, c’est presque imperceptible, longtemps cela s’est fait par village de proche en proche mais à l’échelle d’un siècle, le changement est là. Le cas de la France est frappant de ce point de vue : Homo Sapiens y a croisé Neandertal et ensemble, ils n’ont pas fait que jouer aux cartes, ce qui rappelle au passage que nous sommes le fruit d’un métissage qui ne date pas d’hier…

    islam, extrême droite, intégrisme, histoire, bretagne, france, carthage, romeFaisons un saut aux périodes celtes et gauloises : déjà, il s’agissait de vagues de migration qui repoussaient les autochtones. Là encore, après s’être fait un peu la guerre, nos ancêtres ont fait l’amour, forcé ou volontaire : l’histoire est une partouze éternelle dont les rejetons sont les vivants présents et à venir… Ensuite vinrent les romains, les soldats de l’empire, il sentait bon le sable chaud le légionnaire… puis les germains, les francs, les arabes, les normands, les migrations d’hier étaient grégaires et guerrières… Même un coin comme la Bretagne n’a pas été épargnée, mieux, sa langue est le produit d’une vague d’immigration venue d’Angleterre au cours du premier millénaire… au gré des périodes de prospérité et de disette, certains sont partis, d’autres sont arrivés, se sont rencontrés, mélangés… L’histoire de la Bretagne est aussi une histoire des évolutions, des brassages et pas seulement de la bière…

    Si les migrations guerrières ont cessé, ou du moins sont devenues plus rare en Europe, c’est parce que les Etats ont commencé à exporter la colonisation au-delà des mers : la colonisation n’est rien de plus que ce qui se faisait avant à une plus grande échelle et d’une manière plus brutale.

    Une constante néanmoins, les hommes et les femmes ont continué à bouger. Et là où ils se sont installés, ils sont tombés amoureux : le grand mélange s’est poursuivi… rappelons au passage que le grand mélange n’est pas qu’amour : le viol est une triste réalité et aucune civilisation n’a été meilleure qu’une autre en la matière…

    Les Amériques, l’Australie, l’Afrique, l’Asie : tous les empires, tous les royaumes ont essaimé aux quatre coins du monde, parfois en adoptant une part des coutumes locales, parfois en imposant les leurs…

    Aujourd’hui, les flux migratoires se poursuivent : ils sont économiques, politiques, fuir la guerre, fuir la misère, tenter l’aventure, suivre une personne dont on a fait la rencontre et comme le candidat au voyage ne part pas complétement seul, les idées suivent les Hommes.

    C’est une longue histoire commune que celle du paganisme, du polythéisme, de la chrétienté, du judaïsme et de l’Islam entre les deux rives de la méditerranée. Pour ces trois dernières religions, c’est même un temps très très court à l’échelle de l’histoire de l’humanité : l’éternité prend un sacré coup de relativisme. Les gaulois avaient leur panthéon, les romains ont apporté le leur, puis le christianisme et le judaïsme ont essaimé dans l’empire, le premier est devenu religion d’Etat, le deuxième a tenté d’exister en menaçant d’être anéanti au gré d’une histoire tragique et mouvementée. L’Europe du sud a été musulmane pendant quelques siècles. L’influence ottomane  s’est concentrée sur les Balkans et l’Europe orientale pendant que la Reconquista s’achevait en Espagne… Le christianisme a connu ses schismes, ses guerres de religion.

    En caricaturant un peu, l’histoire religieuse de l’Europe pourrait être résumée ainsi : une religion du moyen orient, le christianisme a pris la place des dieux romains, puis l’Islam a conquis une partie de l’Europe, avant de refluer et d’être à son tour attaqué avec la colonisation en Afrique du nord et l’affaiblissement de l’Empire Ottoman avant de se diffuser au gré des mouvements de population en s’adaptant au caractère séculier qu’il y a rencontré…notamment depuis la guerre des tranchées où les uns et les autres se sont côtoyés comme rarement dans l’Histoire…

    Pour reprendre l’exemple de la Bretagne, le massif armoricain du haut de ses 500 millions d’années a vu coexister, parfois se succéder des païens, des druides, des polythéistes, des monothéistes, des athées, des apostoliques, des réformés pour les seules deux mille dernières années… Il n’y a rien de plus universel mais aussi rien de plus relatif que le fait religieux. Comme tout phénomène culturel il est une construction humaine et n’est que le reflet d’une pensée à un instant T.

    Certains pensent que le balancier de l’histoire a de nouveau mis Rome et Carthage face à face : l’une et l’autre sont mortes. Il y a plutôt un combat entre le vivre ensemble et l’intégrisme. Et la ligne de partage ne passe pas entre les deux rives de la méditerranée, entre deux communautés religieuses ou des origines ethniques : elle est plutôt en lien avec un rapport à l’Histoire : il y a celle de ceux qui vivent dans une Histoire figée, réinterprétée, en enlevant ce qui ne correspond pas au besoin de la démonstration et il y a celle de ceux qui se tournent vers le présent et l’avenir en sachant bien que le passé est déjà riche d’une histoire humaine mille fois entremêlées…

  • Chroniques d'un jeune parent : retour vers le futur (simple ou conditionnel?)

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    devoirs, cp, parents, enfants, élèves, corvée, management, 1515, ratus, quimper, bretagneUne fois les études achevées nous pensions en avoir fini une bonne fois pour toutes avec les devoirs la journée de travail achevée… Que nenni ! Après avoir rencontré l’âme sœur ou sur un accident, peu importe l’origine de la chose pour la démonstration et plus globalement pour le reste, vous voilà parent. Et un jour ou l’autre, les enfants entrent en primaire, au CP plus exactement. Fierté en ce grand jour, la petite larme d’émotions devant cet enfant qui s’autonomise, le cartable presque aussi grand que lui…

    Mais dès les premieres heures après cet évènement, la triste réalité vous revient dans la figure, le petit d’homme n’en a pas fini avec l’apprentissage et vous allez être bien obligé de vous y coller vous aussi…

    B et A, BA, B et I, BI, l’alphabet, les syllabes, dans les cris et les larmes, la dictée SMS, qui prend dix minutes à calmer l’enfant et trente secondes à faire…

    Le passage de la maternelle au primaire est une épreuve, autant pour les enfants que pour les parents…

    Les enfants découvrent à cette occasion une règle terrible : sauf à être un héritier ou un petit génie qui comprend tout du premier coup, dans la vie on n’a rien sans rien : des années après, les adultes que nous sommes restent  traumatisés par cette terrible découverte… La vie n’est qu’une suite d’efforts qui se terminent six pieds sous terre : pris comme cela c’est moche, heureusement entre les deux nous pouvons obtenir quelques satisfactions mais là n’est pas le propos du jour…

    Le parent pensait avoir atteint le summum de la patience au cours des cinq premières années de vie de sa progéniture. L’apprentissage scolaire va lui rappeler que le temps c’est long, surtout pendant les devoirs. Il faudra être pédagogue et  rusé, sévère sans être autoritaire, cool sans être laxiste… le management le plus difficile qui soit…

    Pour le parent, l’épreuve des devoirs révèle la nature profonde qui sommeille en lui… rarement on en sort indemne…

    Petit à petit de son côté, l’enfant apprend à lire, à compter. Petit à petit, il se prépare à évoluer dans cette société : oui mon enfant, demain, grâce à cette apprentissage tu pourras toi aussi voter par SMS pour permettre à Kylie, Jay, ou tout autre pseudo d’artiste moderne de rester en deuxième semaine de ton émission de téléréalité préférée : les égyptiens en inventant l’écriture n’imaginaient pas le beau processus du progrès qu’ils enclenchaient…

    Vous en prenez pour quelques années avec les devoirs et les fameuses règles de grammaire et les théorèmes mathématiques, dont vous aviez réussi à débarrasser votre esprit, vont faire, tels des fantômes, une réapparition en fanfare dans votre quotidien…

    La règle de l’accord du participe passé, le subjonctif, la racine carrée, 1515… ça y est, tout est là, ça revient jusqu’à atteindre le plafond de verre de sa propre incompétence, sinus, cosinus, fonction logarithme népérien…

    Viendra le moment où il conviendra de se retirer à petit pas avec stratégie : ne pas montrer son incompétence pour ne pas briser le mythe du parent infaillible. La gestion des devoirs, c'est un métier qu’on vous dit !!!

  • Peste noire et peste brune sont de retour...

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    zemmour, ebola, brasillach, pétain, danse macabre, pesteLe buzz de l’automne a un nom qui claque et une vraie tête de méchant… En fait, il y en a plusieurs mais par commodité, ce billet se concentrera sur ce virus qui avant même de contaminer le quidam conduit ce dernier à faire dans son pantalon. Ebola, ce nom siffle comme une marque déposée issue d’un brainstorming d’agence de communication. En tout cas c’est plus vendeur qu’H1N1. C’est bien plus exotique tout en personnalisant la maladie.  Comme le nom du méchant d’un film d’horreur.

     

    L’occident regardait ça de loin tant que le virus restait cantonné à l’Afrique. Mais en faisant le grand saut, il rappelle à tout un chacun sa condition d’homme : un grain de poussière qu’un gros coup de vent balaie. Au final, nous ne sommes pas si différents de nos ancêtres qui ont eu à connaître la grande peste. La médecine est plus élaborée, mais suffit il qu’un grain de sel se mette dans le rouage du progrès pour le bloquer et le faire s’effondrer.

    Les conditions d’hygiène, la médecine sont bien plus efficientes mais le basculement vers la terreur peut être rapide : au cours de la première guerre mondiale, le typhus, la grippe espagnole ont fait des ravages dans un contexte de conditions d’hygiène dégradées, bien plus que les morts par combat déjà trop nombreux sur les fronts…

     

    L’humanité a tout autant la répulsion pour la mort que l’attraction irrésistible pour le morbide. C’est ainsi, Eros accompagne toujours Thanatos, les grecs l’avaient bien perçu.

     

    Homo Sapiens est irrésistiblement attiré par la grande faucheuse dans son côté spectaculaire. Pour les autres bien entendu! L’être humain aime les décomptes morbides il se délecte à l’avance du décompte des morts dans une catastrophe… Il connaît la folie d’ouvrir la boîte de Pandore, il sait ce qu’il y a dedans, mais il veut être spectateur de son ouverture…

     

    Il y a aussi de la mystique derrière une pandémie : regardez ; c’est la punition divine. Les prédicateurs de tous bords, y compris laïcs, s’en donnent à cœur joie… Contrôler les masses par la peur de la maladie : les danses macabres ont toujours leur utilité.

     

    Pour d’autres, Ebola est un risque qu’il faut intégrer froidement dans le raisonnement : que peut rapporter une pandémie, que coute-t-elle à mes affaires ? Ne souriez pas, c’est la réalité qui doit commencer à émerger dans les cercles des grands de ce monde…

     

    Ebola, au-delà de son action immédiate, dit beaucoup sur nos sociétés modernes et l’image qu’il nous renvoie est stupéfiante : une fracture nord/sud plus béante que jamais, le courage de quelques-uns qui vont combattre la maladie sur le terrain, le cynisme de la plupart qui ne se sentent concernés qu’une fois la menace à leur porte, la tentation de fermer un peu plus l’occident, de faire d’Ebola un prétexte à un contrôle plus appuyé des masses, voir de faire le ménage dans une posture malthusienne de mauvais goût. L’Homme est un virus pour l’Homme…

     

    En parlant d’Homme-Virus, il en est un qui se balade en toute liberté en ce début d’automne sur les plateaux télévisés et de radios. Il aime les chemises à carreaux, ce qui jusque là ne dénote pas autre chose qu’une faute de goût mais ce sont ses propos qui présentent un haut niveau de dangerosité qui devrait inciter à le mettre en quarantaine.

    Eric Zemmour est le Dieudonné des élites. A la différence de ce dernier, il est de bon ton de l’inviter pour le tancer gentiment en lui ouvrant un espace pour le laisser proférer ses saloperies. Parce que sous couvert d’un discours iconoclaste et mal pensant, il participe de l’entreprise réactionnaire, révisionniste qui réhabilite des valeurs d’inégalités, de justification du rejet de l’autre, de sa discrimination : l’enfer c’est les autres mais c’est aussi l’origine de tous nos maux. La violence, verbale, à défaut d’être physique pour l’instant, est redevenue le mode de régulation des conflits de société, la valeur en vogue. La volonté de puissance et une paire de couille assumées, voilà ce qui devrait conduire le monde selon le pamphlétiste et ses amis.

     

    Le virus Zemmour est victime du syndrome de Münchhausen, il voit des maladies partout à en rendre malade le quidam : pour lui, elles ont des noms bien précis l’égalité, la femme, l’immigré, l’handicapé, la solidarité…

     

    zemmour, ebola, brasillach, pétain, danse macabre, pesteCroire que Zemmour est un phénomène isolé serait une mascarade : comme dans les pires feuilles des journaux des années 30, les analyses de la peste brune s’étalent à nouveau dans les médias. Empruntant la vulgate d’extrême-droite et néo-fasciste, l’histoire est réécrite : Pétain était un héros, Mussolini un homme d’Etat et Hitler n’avait pas que de mauvaises idées… Encore quelques mois et l’on verra apparaître une pétition pour la tenue d’une expo coloniale….

    La question qui s’est posée à la Libération, à savoir la responsabilité des journalistes et des écrivains, est toujours d’une actualité brûlante. On ne fusille plus Brasillach mais on ne peut le laisser impunément déverser sa bile haineuse et mortifère.

     

    Le phénomène n’est pas franco-français. Il est européen, mondial… Jan Jambon, vice-premier ministre belge du NVA (extrême droite flamande) n’a pas hésité à déclarer que « les gens qui ont collaboré avec les allemands avaient leurs raisons ».

     

    Au final, tout est bon dans le cochon du néo-réac et c’est à un Charles Pasqua que nous devons en France un recadrage du phénomène Zemmour. Étrange époque…

     

    L’histoire ne se répète jamais dit-on. De la peste noire à la peste brune, elle en a néanmoins le hoquet ces derniers temps, à en donner la gerbe, presque autant que le virus Ebola.

  • Le poulet aux hormones, c'est taftaïen...

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    Mais où sont passés les bonnets rouges ? Après avoir fait l’actualité il y a un an en anticipant les feux de la Saint-Jean de quelques mois, ils ont disparu des écrans radars aussi subitement qu’ils y étaient apparus…

    C’est bien dommage, car il y a en ce moment un vrai combat qui pourrait coller pile-poil à une large part des luttes qu’ils prétendaient incarner sur un sujet plus dangereux que quelques portiques. L’écotaxe c’est même pipi de chat et roupie de sansonnet à côté.

    Ça tient en quelques acronymes : CETA (comprehensive economic and trade agreement) pour le Canada, TAFTA (Transatlantic Free Trade Area) pour les USA, ce dernier se dénommant désormais dénommé TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) parce que TAFTA commençait à être connu comme le loup blanc… Pour CETA, pas de bol, il a déjà été signé dans une indifférence générale, pendant que l’Europe s’extasiait sur l’été indien.

    En gros, c’est faire des deux rives de l’Atlantique une grande et belle zone de libre-échange entre cousins européens et nord-américains…

    C’est pas déjà le cas se demande le lecteur qui sent qu’on le prend pour une truffe et qui se rappelle avoir déjeuner dans un fast-food pas plus tard qu’hier…

    Certes, il y a des accords qui existent, des droits de douane qui aujourd’hui sont réduits à peau de chagrin, des quotas pas très restrictifs mais mon bon monsieur, il reste des freins qui empêchent de faire, des verrous à faire sauter : la libéralisation de l’économie est un combat permanent… Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour : il ne faut pas seulement aimer le business, il faut le lui montrer...

    Les enjeux sont de deux ordres mais intrinsèquement liés entre eux…

    Les barrières non tarifaires et un organe supranational de règlement des différends… ça fait beaucoup de mots compliqués dans la même phrase mais il va falloir faire un effort lecteur, parce que derrière ces mots le grand méchant loup se cache. Et il a très faim. Très très faim. Et les petits cochons, c’est vous, c’est moi… d’ailleurs, il les aime bien aussi avec un bonnet rouge les petits cochons…

    Alors Les barrières non tarifaires c’est quoi ? C’est tout ce qui n’est pas un droit de douane mais qui limite ou empêche une marchandise, une technologie de pénétrer sur un territoire : les normes environnementales, les normes sociales… bref des règles de droit qui sont le reflet d’un choix de société (et à l’occasion, mais c’est très rare, avouons-le pour ne pas être taxé de partial, pour empêcher de faire entrer des marchandises tout court)… vous voyez venir la chose non ? Les OGM, les hormones de croissance, les normes sanitaires… c’est tout ça… Quelle norme sera choisie ? La plus protectrice ou la plus lucrative ? Au fond de toi, lecteur, au fond de toi petit bonnet rouge, tu le sais : tu vas en bouffer du bœuf aux hormones nourri aux OGM, pendant que ce qui reste de ton code du travail, protecteur de ta santé, sera mis en charpie, tandis que nos amis américains vont se retrouver avec la city londonienne aux basques de leur système financier…

    Imaginez maintenant que vous mettiez dans cet accord la création d’un tribunal arbitral au-dessus des Etats, un peu comme celui qui a donné raison à Bernard Tapie (des personnes privées, qui arbitrent, la décision s’imposant aux parties, y compris aux Etats)… Cocktail détonnant non ? Les grosses firmes, Européennes et Américaines poussent très fort, très très fort pour ce type de solution. Les frontières et l’état de droit existent encore un peu. Les juridictions internes sont plutôt protectrices du citoyen. Monsanto n’en peut plus de se faire refouler par le Parlement européen et les Etats, les groupes européens, notamment bancaires, aimeraient bien rapiner un peu plus outre-Atlantique pour faire sauter les verrous protecteurs. L’organe de règlement des différends, c’est le rêve : attaquer les Etats pour faire appliquer la législation la moins contraignante au nom de la liberté du commerce et du combat contre les barrières non tarifaires. Avec une décision privée s’imposant aux Etats… Il y a des conseils d’administration de multinationales où l’on jouit pour moins que ça…

    Dans une opacité réelle, la commission européenne et le secrétariat du commerce américain négocient un accord que les lobbys ont posé sur la table après quelques années de pause : il y a un peu plus de dix ans, ils s’étaient fait sortir par la porte avec l’AMI, pas plus qu’ils n’ont réussi à faire aboutir les négociations de l’OMC. Qu’importe, ils essaient par la porte de service.

    Les allemands ont d'ailleurs vu de la lumière et ils commencent, doucement, à se réveiller… Derrière le sourire de Golden Boy des lobbys, ils ont vu la gueule du loup et sa queue.

    Si vous voulez rester maître de votre destin, vivre et travailler au pays, plutôt que de mettre le feu à un portique ou à une permanence des impôts, allez voir vos députés, nationaux, européens et demandez-leur des comptes sur TAFTA/TTIP et CETA. Les citoyens européens, américains, canadiens ne peuvent et ne doivent pas laisser passer cette nouvelle intrusion de ces mêmes groupes qui les ont déjà bien assez mis sur la paille…

    Bonnet blanc et blanc bonnet de tous les pays, unissez-vous !