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société - Page 39

  • Le pessimisme de la charentaise l’emportera t’il sur la raison de l'arithmétique ?

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    S’informer est devenu une aventure périlleuse que seuls quelques héros modernes tentent malgré tout de réaliser sans tomber dans une profonde dépression ou un dépit tout aussi abyssal. L’actualité plonge le lecteur dans une perplexité qui le dispute à une rage contenue.

    La crise succède à la crise, les sauvetages de façade mettent un peu plus en lumière l’impuissance d’une élite politique aux ordres des conseils d’administration des fonds de pension et autres conglomérats financiers. Durban est un échec en dépit de ce que veulent en dire les officiels. Un accord qui n’oblige à rien, sans calendrier, c’est du vent, du pipeau, un coup d’épée dans l’eau, mettez l’expression que vous préférez, mais ça n’arrangera pas d’un iota le désastre écologique qui se prépare. A l’est, rien de nouveau, la Russie vit toujours sous l’empire du Tsarisme, et au sud, le printemps arabe se transforme en hiver de la liberté.

    En France, les présidentielles font rire chaque jour un peu moins devant le spectacle affligeant qui se déroule sous le regard médusé d’électeurs qui se demandent s’il est possible de plonger encore plus bas devant les batailles de chiffonniers, les lancers de peau de bananes et autres saloperies entre amis de trente ans ou presque. La situation appelle la grandeur, on voit des petits caporaux tenter de se faire mousser pour être sur la photo, gagner des strapontins et autres maroquins de secrétaire d’Etat dans un futur gouvernement, en oubliant une étape fondamentale : il faut passer par les urnes…

    Les appels à l’unité sont devenus un mantra que d’aucuns répètent à tout va, pour ne pas parler de fond, de sujets qui fâchent, sur le mode, je ne suis pas le meilleur, mais c’est mieux que l’autre d’en face, alors standing ovation, on applaudit et on rentre dans le rang. La politique, pour faire bander, va avoir besoin d’un stock de viagra, que les déséquilibres de la sécurité sociale ne sont plus en mesure de fournir.

    En parlant de pilule bleue, le graveleux tente bien d’amuser le chaland, mais le cœur n’y est plus : l’overdose de DSK guette, si elle ne s’est déjà là.

    Plusieurs possibilités s’ouvrent alors à M. Lambda, comme vous et moi :

    - débrancher radio, télévision, internet, détourner la tête devant le vendeur de presse et faire l’autruche. Déjeuner en paix façon Stephan Eicher en somme.

    - Se laisser aller à un populisme, à une démagogie, sur le mode du tous pourris et tout ça c’est la faute aux autres, le pauvre, le métèque, la femelle…

    - Ne pas se résigner, en dépit de la difficulté, de la peur de perdre le peu que l’on ne possède déjà pas. Conserver l’espoir que l’on peut changer les choses. A notre mesure. Par la résistance. Ne pas accepter comme inéluctable ce que l’on nous propose. Ne pas se résigner à subir passivement ce que l’on nous concocte. A ne pas refuser l’échange, le partage. Par l’action : tendre la main, s’entraider, se rappeler qu’ensemble on est plus fort. Qu’un bulletin dans une urne est une arme, à condition de s’en servir avec conviction et sans céder aux chantages. Qu’un signal fort, d’une occupation symbolique de l’espace public en jetterait et rappellerait que l’objectif, c’est vivre, pas conserver un triple A pour engraisser quelques uns et asservir des milliards d’autres. Mais cette voie, demande l’effort de se dépasser, de se renseigner, de se confronter, de se voir renvoyé dans ses cordes. D’être pris pour un doux rêveur ou un fou furieux…

    Les deux premières solutions sont les plus confortables à court terme. Elles donnent des certitudes, du moins le mirage d'en posséder, à ceux qui les épousent, même si elles sont une illusion ou nauséabonde et porteuses de destruction de la société. Et c’est bien sur ce mécanisme que les élites ou les extrémistes fondent leurs stratégies.

    La troisième solution oblige à réfléchir : une large majorité aurait tout à gagner à se mettre ensemble pour améliorer la vie de tous, en agissant de concert. c'est arithmétique.

    Mais depuis l’invention de la charentaise, la quasi totalité de l'humanité a toujours préféré le chausson, allez savoir pourquoi… Et elle s’est toujours retrouvé pieds nus… pour finir. Autrement dit, le cocu le restera…

    A moins que… Un sursaut, une étincelle…

  • Résignez-vous!

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    Au contraire du court essai de Stéphane Hessel publié en 2010, le slogan à la mode dans la bouche des gouvernants et autres commentateurs est un appel à baisser la tête et courber l’échine devant la situation explosive que nous vivons.

    Tous les procédés sont bons pour faire rentrer dans le crâne du citoyen qu’il n’y a point de salut en dehors d’une bonne saignée. Nico et Angela vous le répètent : l’austérité, c’est le pied !

    Plutôt que chercher à reprendre son destin en main, en s’affranchissant du dieu marché et de ses intercesseurs sur terre, les agences de notation, il convient de se mettre un peu plus à sa botte en courant après un triple A grace à la potion magique « Merkozy », composée de rigueur, de dumping  social et fiscal et de règles techniques aussi absurdes qu’absconses.

    Résignez-vous…et votez bien lorsque l’on vous proposera les prochains traités. L’union budgétaire par la méthode du père fouettard, voilà le rêve auquel vous pouvez aspirer pour les années qui viennent.

    Résignez-vous à ne pas casser cette interdiction faite à la BCE de ne pas devenir la banque des Etats…comme cela a pourtant pu être le cas avant les années 70-80, où le mot crise financière n’existait pour ainsi dire presque pas, une époque où les Etats ne payaient pas d’agences de notation braquant la menace d’une mauvaise note.

    Résignez-vous à ne pas remettre en cause des politiques fiscales qui ont creusé les déficits, alourdit la dette et…fait exploser les inégalités de patrimoine et de revenus.

    Résignez-vous à être les coupables, les stigmatisés, les fraudeurs, les déviants : au royaume du Dieu marché, vous serez les victimes anonymes mais bien utiles de la cupidité des autres.

    Résignez-vous à ne pas entendre d’autres voix que celles des commentateurs officiels : Il n’est qu’un seul Dieu le marché et Standard & Poors est son prophète. Tout ce que l’on vous dira de différent n’est que l’œuvre d’hérétiques à la seule vrai foi sur terre, l’œuvre de populistes désœuvrés et même anti-germain sur les bords…

    Résignez-vous à vous replier sur vous-même, avec un peu de chance, vous éviterez la faucheuse du jugement dernier des réajustements structurels…

    Après avoir applaudi au énième sauvetage sans lendemain de Saint-Nicolas, vous vous flagellerez trois fois en récitant le crédo libéral ! Amen

  • Chronique d'un néo-breton, épisode 16 : premières retrouvailles de Paris...

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    Il ne faut pas croire que le néo-breton a rangé sa vie d’avant dans une boîte et qu’il voue aux gémonies Paris et l’Ile-de-France. Pour de nombreuses raisons qu’il n’y a pas lieu d’expliciter, n’étant pas le sujet central de cette chronique, autrement l’auteur l’aurait dénommé causalités d’un retour aux sources, votre serviteur est revenu et reviendra sur les traces de son expérience parisienne aussi surement que la crêpe au sucre doit comporter sa quantité de beurre réglementaire.

    Bref, les contingences de la vie le ramènent sur les bords de Seine, et c’est non sans une certaine appréhension que le voyage se déroule : saura t’il se mouvoir avec la même aisance qu’il avait acquise au cours des années dans le métropolitain ou se sera-t-il déjà transformé en un odieux touriste de province déclamant à qui veut bien l’entendre qu’il n’y a rien à faire, le parisien fait la gueule dans le métro, pour ne pas dire qu’il parait antipathique, avec une certaine constance, faut il lui reconnaître cette opiniâtreté, dont l’origine réside non pas dans une donnée culturelle qui viserait à le distinguer du reste de l’humanité mais bien dans un mode de vie qui ne prête pas à sourire. J’aimerais vous y voir serrés comme des sardines dans une boîte en fer où l’haleine de votre voisin tient largement la comparaison à vos propres aisselles.

    Mais là encore, l’auteur s’éloigne du sujet, pour ne pas entrer dans le vif de la chronique, qui pourrait froisser le parisien qu’il a été. En effet, à peine posé pied à terre, deux sensations étranges l’ont assaillit : les yeux qui piquent et le nez qui gratte de l’intérieur des narines… Le néo-breton a retrouvé…le Nuage, cette masse presque invisible à l’œil nu, que vous pouvez découvrir un jour de beau temps en grimpant sur le Sacré-Cœur et qui donne cette teinte sépia au ciel parisien. En effet, le nuage est composé d’infimes particules en suspension et permet à chaque inspiration d’avaler l’équivalent d’une bonne soirée de tabac lors d’une fête particulièrement animée. Mais l’autochtone est immunisé contre l’agression que constitue ce mélange d’oxydes divers et variés assaisonné de métaux lourds. Il a développé une pellicule de protection qui recouvre pupilles et alvéoles pulmonaires. Du moins est-ce l’explication que le chroniqueur propose à défaut d’avoir conduit une étude très sérieuse, pour ne pas dire aucune.

    Jamais dans feu son existence de parisien il n’avait éprouvé de gêne particulière, à l’exception d’une journée ou deux, lors des fameux pics de pollution. Aurait-il dès lors perdu ce bouclier des temps modernes : devant son début d’asthme et ses yeux pareils à un lapin atteint de myxomatose, il doit le reconnaître, les embruns finistériens l’ont ramené à sa condition de mortel provincial.

    Mais ce sont bien les cinq sens qui ont été bousculés, au propre comme au figuré, alors que le néo-breton quittait la gare Montparnasse pour rejoindre sa destination finale : la rue assourdissante autour de moi hurlait.

    La foule, les sirènes de police, les panneaux publicitaires électroniques et lumineux à vitesse de défilement supersonique… point de mouette, aucun écho de marées… La Cité dans ce qu’elle a de plus démesuré, plus haut, plus vite plus fort…

    Passé ce choc, le néo-breton se plonge dans la ville et la redécouvre, en suivant un programme plus ou moins établi selon qu’il est pris dans les contingences ou non (entendons par là qu’il a laissé sa petite famille en Bretagne).

    Et là, surprise, il peut en profiter. Il détient une arme qu’il n’avait pas auparavant : le temps. Les balades le long des quais, les musées, le théâtre s’ouvrent à lui. Ainsi Paris est moins faite pour ses habitants que pour ceux qui la visitent… Sans contrainte, la vie devient plus douce, forcément. Même le métro en devient agréable : en dehors des heures de pointe, les rames sont moins compactes, le trajet semble plus propice à la sérénité.

    Mais déjà l’heure du départ sonne, le séjour défile à toute vitesse selon l’axiome bien connu de plus tu veux faire de choses moins t’arrives à en réaliser d’autant que les horloges tournent plus vite quand tu prends du bon temps.

    Le néo-breton retourne dans sa nouvelle vie, réconcilié avec son ancienne. En arrivant à la gare, le silence, les mouettes, un fin crachin et un léger fumet de crêpes l’accueillent. Home Sweet Home, Degemer Mat. Sa vie est ici désormais, mais le chroniqueur le devine, Paris ne sera jamais très loin. Enfin presque, à 4h30 de train précisément : aucun risque de s’y rendre tous les quatre matins…

  • Les comiss agricoles

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    Le Finistère, à l’instar des départements où l’agriculture est bien implantée, est coutumier des foires et autres comices qui vont primer les plus belles bêtes qui concourent.

    Cette année, le 29 a l’honneur de voir se dérouler un concours de portée nationale. La foire parmi les foires : l’élection de Miss France. Un défilé des prétendues plus beau spécimens féminins de nos régions. Un salon de l’agriculture qui permettra de revêtir d’une écharpe pareille à une cocarde la gagnante de ce concours de beauté qui n’est si pas éloigné de celui que l’on peut apercevoir sur un marché aux bestiaux.

    Les miss vont devoir parader, faire les belles, permettre aux juges d’apprécier la robe, la croupe, le déhanché, les qualités mammaires qui incarneront l’idée de la France (enfin pas la mienne) pour une année. En gardant le sourire, ce qui n’est pas une sinécure.

    A quoi peut bien servir un tel concours ? Bonne question. Autant le premier prix de la meilleure Holstein peut avoir une forme de sens, pour primer le travail d’un agriculteur, autant cette recherche se révèle plus complexe pour ce défilé de mode institutionnalisé. A part permettre à de vieux saligauds de baver devant ces femmes objets et à d’autres de rêver devant ce spectacle pathétique et moderne de princesse qu’on couronne, le conte n’y est pas.

    Pour les jeunes femmes, il y a la recherche d’une reconnaissance assurément. Profiter de l’éclat de la jeunesse pour occuper les feux de la rampe, sans faire appel à d’autres qualités que celles que l’on prête subjectivement à la plastique. Ou pour le dire plus crûment, parce qu’elles sont bonnes. Bien sûr, il y aura un petit couplet de chacune sur la faim dans le monde qui les révulse. Mais il faut bien faire passer la pilule en maquillant une exposition de chair humaine en une sorte de concours général.

    Elles sont les premières complices de cette perpétuation de concours d’un autre âge. Mais il y a tous les autres. Tous ces spectateurs et téléspectateurs. Que trouve-t-il à ce spectacle ? En dehors de ce défilé de 90-60-90 dans toutes les tenues… Là, le chroniqueur sèche, cherchant l’explication du côté du rêve, de la reproduction sociale ou pire dans une absence totale d’intérêt pour le reste des programmes télévisuels.

    Et si, et si…le fond de l’affaire résidait dans la délectation qu’éprouve l’humanité devant un combat. Qu’il soit de gladiateur, de sport ou plus près de nous devant le spectacle de jeunes femmes qui se battent pour une place qui n’est pas sans désavantage, assurant à la gagnante amour gloire, et beauté, même éphémère. Apercevoir les larmes des perdantes, la tristesse d’un destin brisé par un talon haut mal ajusté, une phrase aussi futile qu’amusante. La cruauté à l’état pur… Un concours, c’est prendre parti. C’est miser sur un cheval, en l’espèce une jument. S’identifier et l’encourager. Espérer intérieurement ou bien publiquement que la concurrente va rater sa prestation…

    Et il y a des sujets plus glamour que d’autres pour ce genre de pari. L’élection des miss en est assurément un.

    Pourtant, le destin est cruel. Il ramènera vite les participantes à la réalité du concours de bêtes de foire. Ce n’est que le début d’une longue aventure faite d’inaugurations de foire aux vins et d’opérations exceptionnelles de vente de boudin dans les hypermarchés de France et de Navarre. On a la gloire des qualités que l’on revendique…

  • Les nouveaux talents du rire...de droite

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    Henri Guaino a du souci à se faire : le Président de la République a semble t’il trouver une nouvelle plume pour ses discours. On sent pointer en effet un retour du comique de droite dans les dernières sorties du mari de Carla. L’humour beauf et les effets de manche au rabais jalonnent la parole présidentielle. Après la sortie sur les fraudeurs sociaux, à l’arrière goût de rouge qui tache et au parfum de boisson anisée de café du commerce, le Président a fait une sortie, remarquée, à défaut d’être remarquable, sur le nucléaire. Un peu dans la veine d’un sketch de Bigard, Nicolas Sarkozy se plaît à jouer avec des évidences pour tenter de décrédibiliser le débat sur le nucléaire en amusant la galerie: ma bonne dame, va pas falloir compter sur le renouvelable, la nuit y a pas de soleil. Ce n’est pas sérieux ! La bonne dame (ou le bon monsieur) applaudit, en rigolant avec complicité, la caméra capte cet instant de communion entre le comique et son public.

    Si DSK avait été dans son camp, sans nul doute le candidat de l’UMP à la présidentielle aurait fait une sortie sur les robes trop courtes des femmes de ménage, véritable pousse au crime.

    Le président donne le ton de sa campagne à venir : démagogique, ras les pâquerettes et qui titre à douze degré d’alcool au moins.

    Le problème, c’est qu’il ne fait pas rire grand monde dans ce registre. Pas plus que dans un autre à vrai dire.

    Dans le Splendid, il a choisi ses références : ce n’est pas Josiane Balasko ou Michel Blanc. Non lui, c’est Christian Clavier. Celui qui sort d’un bain de mer avec un maillot trop court, avec les poils qui dépassent. Celui qui dit ok et qui fait jour nuit avec un interrupteur. Du lourd.

    De jacques Martin, il n’a pas pris que la femme. Il a pris cet humour si particulier. Pas celui du petit rapporteur avec Desproges et Prevost. Non celui d’Ainsi Font Font… un retour au music hall, années trente.

    Mais finalement, peut être que notre Président ne fait qu’assurer ses arrières. Il prépare sa reconversion. Avec la mort de Jean Amadou, il y a des places à prendre aux grosses têtes et au théâtre des deux ânes.

    La République n’y perdrait pas grand-chose, au contraire, mais Bigard a du mouron à se faire : son pote veut lui piquer sa place…