Un parc d’attractions est un lieu aménagé pour permettre le divertissement. La propagande, quant à elle, est un ensemble d'actions et de moyens psychologiques mis en œuvre pour propager et faire prévaloir une doctrine, une idée, une opinion et susciter une décision.
Imaginons maintenant de lier les deux. Un parc d’attraction, lieu de propagande. C’est vieux comme le monde, ça peut être permanent ou éphémère. Les expositions coloniales ont constitué des modèles douteux du genre. Plus près de nous, il y a celui qui arbore comme emblème un château de princesse avec des grandes oreilles. C’est une des composantes de l’opium moderne, le loisir pour oublier la violence, et la vacuité, du grand capital tout en s’y vautrant confortablement. Mais derrière le décor, la vision n’est pas idyllique.
Il y a le parc d’attraction avec une thématique historique. Il en existe plusieurs. Il y a le plus fameux d’entre eux, en terre vendéenne. Le Puy du Fou. Un monument du parc d’attraction et de la propagande touché par la grâce de Dieu à tous les coins du parcours. Enfin, le Dieu des chrétiens, de la branche catholique et plutôt prosélyte.
Il suffit de quelques mots pour mettre le doigt sur des tendances lourdes de l’air du temps. Quelques mots qui sont la démonstration de ce qui va ou ne va pas dans une société. L’exemple en a été donné récemment avec ce qui, pour son auteur, ne devait constituer qu’un trait d’humour, mais se révèle un lapsus de première catégorie. Quand Manuel Valls, devant un parterre d’employés, dans une entreprise, en plein débat sur le projet de loi de réforme du droit du travail, pense dérider l’atmosphère en indiquant qu’il est lui-même en CDD et que la précarité, il sait ce que sait, à son corps défendant, il nous livre une double leçon : sur sa conception du politique et sur sa méconnaissance des réalités vécues par une écrasante majorité de personnes dans le pays.
Il était une fois, dans un pays pas tout à fait imaginaire, un monarque républicain qui avait été élu pour cinq ans sur un malentendu. Ou plutôt deux. Le premier des malentendus l’était à son insu, par un rejet du précédent monarque républicain, dont le gout pour les montres et les mannequins en reconversion avait fini par lasser. Le deuxième malentendu, c’était un discours. Prononcé quelques années à peine après l’une des plus grandes crises qu’avaient connues les royaumes d’un monde pas si éloigné du nôtre, crise notamment provoquée par des prêteurs un peu trop joueurs et pour tout dire carrément tricheurs. Le candidat du parti fleuri, dont il ne restait que quelques épines flétries, avait parlé d’abattre le mur de la finance, ce que nombreux prirent pour la promesse d’une mise au pas des forces obscures de l’argent. Il irait même dire à la reine d’outre-Rhin ses quatre vérités.
Les loups sont une nouvelle fois entrés dans Paris. Les attentats du 13 novembre, inédits par leur ampleur et par leurs méthodes, vont nous conduire à des réflexions et des actions difficiles, contradictoires, sinueuses. Depuis vendredi, le questionnement est là, après la stupéfaction. Que vais-je faire, qu’allons-nous faire ?