Un petit tour en Italie, un passage sur le Forum et c’est un retour direct sur l’histoire tumultueuse de Rome. L’histoire politique de la République, de l’Empire, de l’Église. Les luttes d’influence, les coups fourrés, les faux sauveurs et les vrais salauds, une histoire vieille comme les pierres et pourtant si contemporaine. Le caractère immuable de cette histoire semble s’être transmis jusqu’à nos jours. L’arène politique est aussi animée et parfois mal intentionnée qu’à l’époque romaine, la conquête du pouvoir comme moteur, la recherche de l’incarnation de l’électorat comme prétexte.
Defense de rire - Page 9
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Rendre à César...
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Bâton merdeux...
Il y a des sujets légers et d’autres plus sérieux. Parmi ces derniers, il en est un que l’on néglige, vu son caractère merdique. Au fil de ses lectures, l’auteur de ces lignes est tombé sur un ouvrage* qui lui a pourtant rappelé un fait incontestable, nous sommes dans un monde de merde, au sens littéral du terme, et c’est une préoccupation qu’il faudrait bien plus mettre en avant. L’Homme est une usine à déchets qui asphyxie le monde qui l’entoure, par ses sphincters, ceux des animaux qu’il élève en nombre et par son mode de vie et de consommation.
La merde et l’Homme, c’est une vieille histoire. C’est consubstantiel même. Dès lors que 100 % de ce que l’on mange ne peut être transformé en énergie d’une part, que le processus vital implique la production de déchets, la production de selles est inéluctable. Longtemps, l’Homme a recyclé ce qu’il produisait, ce que les animaux domestiqués par l’Humanité produisaient. Il le recyclait plus ou moins sur place, ce qui n’était pas un souci dans un mode de vie nomade, au contraire : quant au gré de ses pérégrinations Homo sapiens revenait sur les lieux du crime, il constatait que ses dépôts précédents désormais désagrégés avaient laissé place à des plantes et des baies vigoureuses : le fumier et l’agriculture commençaient leur longue histoire commune, pour le meilleur et pour le pire.
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Moi président, dans la peau d'un candidat
La tendance de la rentrée, au-delà des marronniers sur l’école et la reprise du travail, et par-delà même les commentaires que peuvent inspirer des pièces de tissus et leur interdiction, est de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. Marasme ambiant oblige, tout le monde pense être la solution aux problèmes de notre temps, sans se rendre compte que beaucoup n’en sont que la source.
Bref, ça se déclare dans tous les coins, ça se positionne à tout bout de champs, ça propose comme dans le premier marché venu, et ça s’insulte comme dans une vulgaire bagarre de bistrot en fin de soirée. Il y a ceux qui veulent gagner une primaire, ceux qui souhaitent s’en passer et beaucoup qui sont entrés là en voyant la lumière et l’agitation. Dans son coin, tapie dans l’ombre, l’extrême-droite se lèche les babines devant l’odeur du sang et la vision de la mêlée confuse.
Joueur, l’auteur de ces lignes s’est dit, pourquoi ne pas participer également à ce jeu pour comprendre ce qui pousse tant de ses congénères à se lancer dans l’aventure. N’ayant pas trouvé de nègre pour écrire un livre sur le pourquoi il est évident que c’est moi, vous devrez vous contenter de ces quelques paragraphes à suivre.
Et sans modestie aucune, cela ne pourrait pas être pire que ce que nous avons déjà pu apercevoir d’un spectacle aussi affligeant que médiatisé à outrance.
Je fais donc acte de candidature et par un effet rhétorique emprunté au vainqueur de 2012 et battu de 2017, je déclare que moi président, il ne sera pas possible de me battre lors de l’élection présidentielle en 2022.
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Cachez ce tissu que je ne saurais voir...
La fin de l’été qui approche et la baisse des températures devraient normalement ramener à la raison les uns et les autres dans le débat sur la tenue qui a fait le buzz de l’été, le burkini. Au demeurant, d’ici quelques semaines, il sera difficile de distinguer un burkini d’une couche de vêtements d’automne, et sur les plages bretonnes, le burkini est depuis longtemps à la mode, il est même nécessaire pour surfer, et même seulement nager, les hommes eux-mêmes l’arborant fièrement. Mais la fin de l’été annonce plutôt ce que la Maison Stark a pris comme devise, Winter is coming, le pape François nous ayant prédit la poursuite des ravages du terrorisme de l’argent, que l’on retrouve parfois (et même souvent) caché derrière le masque de la religion.
Plus sérieusement, il y a derrière ce débat nauséabond les ingrédients pour faire monter, dans une société, la mayonnaise nécessaire pour opposer les uns aux autres. Avec beaucoup de mauvaise foi de part et d’autres, et une volonté d’expliquer le monde en noir et blanc qui n’est pas la couleur naturelle de la réalité, ni de la vie.
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Olympitié...
Quelle surprise en allumant la télévision de découvrir qu’il y a encore du sport aux jeux olympiques. De vrais compétiteurs semblent concourir dans de véritables épreuves sportives. Il y aurait donc des athlètes allant plus vite que le sponsoring du défilé d’entreprises se joignant à la prétendue plus grande fête planétaire, il y aurait des exploits plus hauts que ceux de la corruption dans l’attribution des jeux et dans les marchés publics de construction des installations, il faudrait voir plus loin que le dopage organisé pour glaner quelques médailles et faire la nique aux Etats ennemis, dans la plus pure tradition des jeux olympiques, antiques et modernes, forme sportive du prolongement de la diplomatie guerrière.
L’idéal olympique, qu’est-il ? Question difficile aux réponses multiples selon qui est interrogé. Les sportifs de haut-niveau y verront l’aboutissement d’une carrière, notamment dans des sports qui n’ont une visibilité planétaire que le temps d’un été, tous les quatre ans. Ils sont quelques milliers à poursuivre ce rêve, à titre individuel, collectif, avec ou sans arrière-pensées patriotiques. La rencontre de ces athlètes est le prétexte à l’organisation d’un évènement mondial, avec sa scène principale, le public, le décor et les coulisses.