Même chauve, tout un chacun devrait aller chez le coiffeur. C’est la même chose pour le bar-tabac-PMU. Un salon de coiffure, c’est l’occasion unique de saisir l’air du temps plus surement qu’un sondage d’opinion (il faut multiplier les sources, donc les salons ou les bars-tabacs-PMU).
Un président de la République découvrirait ainsi l’exaspération que suscite la classe politique (ça marche pour une grande partie du personnel politique à vrai dire). L’exaspération n’est pas sur un mode populiste, ce mot mis à toutes les sauces par les élites pour n’avoir pas à se justifier ou réfléchir en renvoyant toute critique à cet adjectif. Au contraire, la perception des turpitudes de nos gouvernants est on ne peut plus claire, froide, réfléchie. Par exemple, l’exaspération que provoque le fait des avantages non négligeables dont bénéficie le titulaire d’un poste électif, poste qui, rappelons-le, n’est qu’un mandat de représentation. Le citoyen lambda règle son coiffeur lui-même, et entre deux coupes, se coiffe par ses propres moyens, sans demander à son employeur ou à ses concitoyens une prime brushing.
Il n’y a rien de plus universel que le fait religieux, cette recherche d’une transcendance qui traverse le temps et l’espace. Il n’y a rien de plus relatif que la religion, institutionnalisation par les Hommes de ce fait religieux. Et il n’y a rien de moins connu que l’histoire du fait religieux et des religions. En ces temps où se multiplie l’intolérance à l’égard du fait religieux mais où se multiplie parallèlement, au nom d’une croyance, la haine, le rejet, les discriminations et dans des dérives ultimes, des meurtres, la méconnaissance du fait religieux par ceux qui le combattent et ceux qui s’en réclament ne peut durer plus longtemps.
62 % des Français sont pris en otage. Pas dans les transports, ni les stations-services. Depuis quelques semaines, ceux qui se foutent de l’Euro, mais pas forcément du foot, ne peuvent plus faire un pas dans la rue, allumer la radio, ou même faire leurs courses sans qu’une allusion à l’euro de football 2016 ne viennent leur sauter à la figure. À vous en faire détester le football, le sport et les célébrations collectives joyeuses. Mais la machine à cash de l’UEFA est en route. Il faut rentabiliser les sommes monstres en jeu, que des multinationales sans liens avec le sport, et des chaines de télévision toujours avides de recettes publicitaires, qu’elles espèrent récupérer en achetant à prix d’or des droits TV, ont mises sur la table pour accoler à leurs noms le logo de ce qui, au final, ne constitue qu’un tournoi de football amélioré, comme il en existe des milliers d’autres dans le monde.
La querelle des modernes et des anciens. Les débats contemporains ne font pas autre chose que de jouer sur le cliché. Projet de réforme du code du travail, Tafta, Tisa, les sujets sont nombreux même si les deux derniers ont préféré ou préfère se la jouer mode furtif et technique.
Nous avons tous en tête ces images de films ou séries catastrophes : en quelques jours, le vernis de civilisation craquelle, saute, puis l’humanité finit par tomber dans ses pires travers, en un temps réduit. Un virus, un black-out, une guerre, en quelques heures, en quelques jours, nos sociétés de la tablette numérique se disloquent pour faire un bond en arrière de plusieurs siècles.